C’Israël. La réaction au 7 octobre a semé les graines d’une nouvelle classe politique.

Par |2024-04-26T08:33:15+02:0026 Avr 2024|Catégories : CULTURE|

Sur le plan politique, la société israélienne penche désormais davantage à droite. Les soldats sont les héros romantiques du moment : sur les applications de rencontre, les jeunes femmes recherchent les réservistes ayant posté des photos d’eux à Gaza.

Il est également possible de déceler des indices d’autres changements profonds dont les répercussions pourraient se faire sentir durablement sur Israël à la fois sur le plan intérieur, mais aussi sur ses relations avec ses amis et ses ennemis sur le plan extérieur, même s’il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives, disent certains.

“Les Israéliens n’ont toujours pas digéré qu’une partie d’Israël ait été brutalement occupée par des terroristes pour la première fois depuis notre indépendance”, souligne Nimrod Novik, qui a été le grand conseiller en politique étrangère de l’ancien Premier ministre Shimon Peres :

“Nous vivons ce que j’appellerais une période de schizophrénie nationale : d’un côté, nous avons repris peu ou prou notre routine de vie telle qu’elle était le 6 octobre, mais d’un autre côté, nous devons toujours composer avec des peurs profondes qui nous bloquent.”

D’autres personnalités estiment qu’il est trop tôt pour espérer des progrès dans ce domaine. Ainsi, pour David Enoch, philosophe et ancien professeur d’éthique et de droit à l’Université hébraïque de Jérusalem, actuellement en poste à la faculté de droit d’Oxford, “six mois, cela peut sembler une éternité, mais pas dans le cas présent. Le processus de cicatrisation n’a pas encore commencé.”

Pourtant, ces mêmes observateurs affirment avoir constaté un certain nombre de changements significatifs en Israël.

“Une envie de cicatriser”.

“Tant d’Israéliens ont été traumatisés par cette journée et souffrent encore de ce traumatisme qu’ils sont incapables d’avoir une discussion morale sérieuse à ce sujet, même avec nos amis [étrangers]”, explique Yossi Klein Halevi, chercheur à l’Institut Shalom Hartman, à Jérusalem.

Le fait que le Hamas détienne toujours plus de 130 otages à Gaza constitue un élément important de ce que certains décrivent comme un cauchemar toujours en cours.

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