Série « Kibboutz et Innovation » N°17. Sde Boker de David Ben Gourion.
Au cœur du Néguev peut se découvrir l’un des kibboutzim encore actifs en Israël : le kibboutz de Sde Boker.
Ce kibboutz catalyse en son sein un pan entier de l’histoire du pays, car c’est ici, à 50 kilomètres au sud de la capitale du Néguev, Beer Sheva, que choisit de venir s’établir la personnalité la plus déterminante pour l’histoire moderne du peuple juif ; l’architecte de la fondation de l’état d’Israël, son premier premier ministre et aussi son premier chef d’état-major : David Ben Gourion.
C’est aussi ici que se trouve un des pôles éducatifs les plus prisé et innovateur du pays (mais à la renommée internationale) pour tout ce qui est lié aux études du désert, des énergies renouvelables, du traitement des sols et récupération des eaux l’académie Ben Gourion (antenne de l’université de Ben Gourion de Beersheba).
Le kibboutz de Sde Boker aujourd’hui.
Aujourd’hui, Sde Boker représente un des rares kibboutz du pays qui reste sur un modèle traditionnel purement collectiviste. Pas moins de 450 habitants y vivent dont 170 membres du kibboutz et 130 de leurs enfants. Le reste sont principalement des prétendants à l’intégration et des habitants temporaires.
Les secteurs d’activité en son sein sont divers: l’agriculture avec olives, jojoba, pommes de terre et vignes. On y trouve également une pépinière d’activités économiques moins traditionnelles telles que les champs de panneaux photovoltaïques, une usine de ruban adhésif, un dispensaire de médecine dentaire ou encore l’hôtel de luxe Kedma.
Mais ce qui singularise Sde-Boker par-dessus tout c’est l’accent mis sur l’éducation dans ce kibboutz spécifique. Ainsi, on y trouve un collège-lycée environnemental, ou viennent étudier et approfondir leur connaissance du désert et de leur environnement des jeunes des alentours mais aussi de tout le pays grâce à son internat.
L’héritage Ben Gourion.
Le kibboutz de Sde Boker, est à l’image du plus célèbre de ces résidents : pragmatique tout en restant idéologique. Conciliant un profond respect de l’héritage du passé et un regard porte vers le futur et l’innovation.
Ainsi, ce kibboutz a su entretenir et continu de jouir de la renommée de celui que l’on appelle affectueusement et respectueusement Ha Zaken (le vieux). Car c’est ici que David Ben Gourion choisit de s’établir et où il passera les 20 dernières années de sa vie au côté de son épouse Paula.
Depuis son retrait de la vie politique en 1953 jusqu’à sa mort en 1973, soit un an après la création du Kibboutz. Et c’est donc naturellement ici que nous retrouverons une des deux maisons de Ben Gourion (la seconde est à Tel-Aviv dans l’avenue ben Ben Gourion), appelé le Tsrif (la baraque), elle témoigne de la simplicité du mode de vie choisit par cet illustre personnage.
Visitable, elle permet de rentrer dans l’intimité du couple, de retrouver des effets personnels de David et Paula, ainsi que leur source d’inspiration. Mais c’est avant tout la fantastique bibliothèque de David qui permettra de comprendre un peu mieux la personnalité de ce personnage hors norme. Un sanctuaire dédié à la connaissance composée de livres d’histoires, géographie, politiques, philosophie, religion, art, etc… en anglais, français, espagnol, hébreu, allemand, russe, turc, latin et grec…. A l’entrée, ne manquez sous aucun prétexte, le petit film qui retrace les grandes étapes et les dilemmes de la vie de Ben Gourion.
Mais l’héritage de Ben Gourion ne se limite ni à ses domiciles passés, ni même à l’emplacement choisit de sa sépulture. Renonçant aux honneurs et refusant d’être enterré au panthéon des grands de la nation dont il avait lui-même impulsé la création, il demanda à reposer aux cotés de sa femme.
Deux tombeaux d’une touchante simplicité, faisant face à l’immensité du désert et de la vallée de Tsin, sont visités à longueur d’année par les groupes d’écoliers, de soldats mais aussi de touristes du monde entier venant rendre hommage à celui qui assuma la charge de mettre fin à l’exil de son peuple.
Mais son Héritage est ici magnifié à travers le centre d’éducation au leadership crée en son nom, ou encore aux parties dédiées à la connaissance et aux enjeux de l’implantation dans la zone désertique du Néguev.
L’académie Ben Gourion.
Au-delà des valeurs humaines transmises grâce au centre de l’héritage Ben Gourion, c’est grâce à une autre institution, l’Académie Ben Gourion, qu’aujourd’hui le nom de Sde Boker assure sa renommée internationale.
Rêvé par Ben Gourion comme « une Oxford hébraïque dans le Néguev, une sorte de Yavne hébraïque moderne, un lieu de création spirituel depuis le jardin d’enfant jusqu’á la recherche scientifique », l’académie Ben Gourion est devenu le centre d’un village communautaire distinct (de quelques kilomètres plus au sud) du kibboutz de Sde Boker et fort de près de 2000 habitants.
La réussite de cette académie est tel qu’elle a su attirer les plus grands spécialistes dans leur domaines respectifs, transformant ce petit village communautaire en un des centres avec le plus haut niveaux socio-économique-culturel et surtout éducatif du pays.
Cette académie ce divise en différentes sections, depuis une conservatoire internationale de piano, en passant par le collège environnementale, et l’école de leadership. Mais c’est ici avant tout les départements dédiées aux sciences du désert et au centre d’études des énergies solaires qui attirent jusqu’à plus de 30% d’étudiants étrangers du monde entier ( inde, Afrique, Amérique centrale et Amérique du sud etc…) qui viennent ici se former afin de contribuer à faire refleurir le désert dans leur pays respectifs et pourvoir aux besoins énergétiques (eaux et électricités) des populations locales .
C’est donc un passage obligatoire pour les personnes désireuses d’approfondir leur connaissance de ‘l’histoire moderne du pays et de la vie de son père fondateur. Mais aussi pour ceux qui se dédient à la connaissance du désert, pour une visite programmable qui vous permettra de visiter système de purification des eaux grises bases sur différents systèmes de filtres minéraux, végétaux mais aussi de bassins de poissons, différents systèmes de production d’énergie solaire, et les systèmes d’acclimatation des cultures aux sols désertiques…. Tout cela dans un cadre enchanteur, entouré par la multitude d’ibex nubiens friands de la végétation et des pelouses locales
