Sondage JO 2024 : les Français pas encore piqués aux Jeux
La flamme approche, la confiance fond. À bientôt cent jours de la cérémonie d’ouverture, moins d’un Français sur deux (47 %) se sent confiant quant à la capacité du pays à organiser les Jeux olympiques, selon un sondage d’Ipsos pour La Tribune Dimanche. Un score « assez faible », surtout chez les femmes (43 %) et les personnes âgées (44 %), commente Pierre Latrille, chef de groupe au sein du département opinions d’Ipsos.
Toujours au cœur des débats : la parade du 26 juillet sur la Seine, avec les délégations sur des bateaux et un peu plus de 320 000 spectateurs envisagés. Le paradoxe veut que deux tiers des sondés (66 %) trouvent que ce projet ambitieux et spectaculaire est une bonne idée, mais il inquiète de plus en plus. Il y a six mois, au lendemain de l’attaque terroriste du Hamas en Israël et du meurtre d’un professeur à Arras (Pas-de-Calais) plaçant le pays en alerte urgence attentat, 80 % d’entre eux pensaient les organisateurs et les pouvoirs publics en mesure d’assurer une cérémonie à la hauteur de l’événement et 68 % d’assurer la sécurité du public et des athlètes. Ils ne sont plus que 66 % et 55 % à leur faire confiance, soit 14 et 13 points de moins. Cela reste majoritaire mais le contexte (attentat à Moscou, menaces sur la Ligue des champions de football…) préoccupe.
L’inquiétude, c’est le sentiment dominant en Île-de-France (42%). En Région, l’indifférence l’emporte (37%). Ce qui tend à montrer que les organisateurs n’ont pas réussi à embarquer tous les territoires. À trois mois de Paris 2024, seulement une personne interrogée sur deux (53%) se dit intéressée, un chiffre en chute de 8 points par rapport à octobre 2023. Le fait que 66 % des sondés déclarent vouloir suivre les épreuves (57 % pour les paralympiques) semble d’ailleurs indiquer que l’intérêt sportif sera au rendez-vous une fois la vasque allumée aux Tuileries. Pour la foi tricolore, c’est autre chose : seulement un quart des sondés estime que l’équipe de France battra son record de médailles d’après-guerre (43 à Pékin en 2008).
La plupart supposent que c’est possible mais peu probable. Peu probable aussi, selon 64 % des Français, que la Seine soit baignable pour les épreuves de triathlon et de natation en eaux libres qui y sont programmées – seuls 6% y croient vraiment. Ce pessimisme ambiant n’est pas plus surprenant que ça : il est dans l’ADN du pays et il existait aussi ailleurs, y compris à Londres 2012, que tout le monde prend en référence. Dans ce panorama austère, il est à noter que « les jeunes ont un état d’esprit moins négatif » : les moins de 35 ans restent intéressés par les JO (65%), sont ceux qui montrent le plus de fierté (27%) et d’impatience (19%), et trois quarts (76%) comptent suivre les épreuves.
MÉTHODOLOGIE
Enquête menée auprès de 1 000 personnes de 18 ans et plus constituant un échantillon national représentatif de la population française métropolitaine âgée de 18 ans et plus. échantillon interrogé par interne via l’access panel online d’ipsos, du 10 au 11 avril 2024. la représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée au sexe, à l’âge, la profession de la personne interviewée, à sa catégorie d’agglomération et à sa région.