Paris 2024: « Je ne serais pas surpris qu’il y ait des manifestations pendant les JO », la sécurité des Israéliens au coeur des discussions
A la sortie de son entraînement en début d’après-midi, Peter Paltchik, judoka israélien en -100kg, à quelques minutes de répit au volant de sa voiture. « Je suis dans une préparation très intense avec des camps d’entraînements et les dernières compétitions. Je suis très excité à l’idée d’être cet été aux Jeux olympiques« . Comme ses compatriotes, Peter Paltchik a dû adapter sa préparation depuis le début de la guerre. « J’essaye de me préparer du mieux que je peux. Et encore plus, en ayant de grandes opportunités en compétitions, comme lors des JO, pour montrer la meilleure image de mon pays. C’est important pour moi. Je veux amener de la joie, de l’espoir à tous ces gens. On a survécu à d’autres guerres ces dernières années. J’essaye de garder une vie normale mais je n’oublie pas les otages, ceux qui meurent chaque jour pour nous. C’est toujours dans mon esprit », détaille le judoka de 32 ans.
Depuis les Jeux olympiques de Munich en 1972, la sécurité des Israéliens lors de tels événements est renforcée. Et cette année, pour Paris 2024, c’est encore plus au cœur des discussions. Depuis le début de la guerre en octobre dernier, le nombre d’actes antisémites a considérablement augmenté. « Je sais qu’il y a beaucoup de conversations autour de la sécurité avec tout ce qu’il se passe dans le monde. Il y a beaucoup de manifestations en France mais aussi dans le monde. Je ne serais pas surpris s’il y a des protestations pendant les JO. Mais, je sais que le Comité Olympique israélien fera tout pour que notre délégation soit en sécurité. J’en suis sûr. Et donc je ne suis pas inquiet », souligne Peter Paltchik, médaillé de bronze par équipe à Tokyo.
« On met tout en place pour être en sécurité »
« L’accueil des délégations se fait toujours de la même façon. C’est un système de sécurité conçut par les organisateurs. Ils ont la responsabilité de sécuriser les JO, le point principal dans la conception d’un projet, c’est toujours la sécurité avec l’engagement du plus haut niveau de l’État jusqu’à la sécurité privée. Des plans extrêmement sophistiqués qui permettent de couvrir tous les domaines, jusqu’aux délégations les plus à risques, avec les moyens appropriés mis en œuvre par les autorités », relate Christophe Dubi, directeur exécutif des Jeux olympiques au Comité International Olympique.
Les autorités françaises garantissent donc une protection pour toutes les délégations. « Il y a une répartition entre la BRI, le RAID et le GIGN. Chaque équipe aura sa protection d’élite de la police nationale ou de la gendarmerie nationale pour leur permettre d’avoir cette cérémonie d’ouverture, les entraînements, et leurs compétitions en parfaite sécurité », a rappelé le Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors d’un déplacement. S’ajoute une sécurité ‘privée’ décidée par la délégation en question.
Yaël Arad, présidente du Comité Olympique Israélien, actuellement à Tel Aviv, doit gérer toutes ces questions sécurité. « C’est à moi d’être inquiète et d’être sûre que tous les efforts sont faits pour permettre à notre délégation de concourir et montrer leur talent et remporter des médailles ». Selon des médias locaux, le budget sécurité autour des Israéliens pour les JO, aurait augmenté de 42%. Mais pas de confirmation de la part de l’ancienne judokate, médaillée de bronze à Barcelone en 1992: « Je ne vous donnerai pas le dispositif de sécurité de la délégation. Ce que je peux vous dire c’est qu’on met tout en place pour être en sécurité. Il y a une importante coopération entre le comité d’organisation et les autorités françaises. Mais vous savez, ça devient un gossip de vouloir savoir comment on organise notre sécurité. Mais ce n’est pas quelque chose à dévoiler. »
« On participera à la cérémonie d’ouverture »
Il y a plusieurs semaines, invité sur France 2 dans l’émission ‘4 vérités’, le préfet de Police, Laurent Nuñez, a été questionné sur les risques encourus pour certaines délégations. « Il y a parfois des agents de sécurité français qui peuvent être armés dans certaines conditions, pour certaines missions. Et on peut avoir des policiers de services étrangers, qui sont des agents de protection des délégations, qui, dans certaines conditions, peuvent être armés. Ce sont des autorisations que j’attribuerai ou pas. »
Cette année, les Jeux de Paris offriront une cérémonie d’ouverture inédite, sur la Seine avec la déambulation des délégations sur des bateaux. Dans son bureau Yaël Arad a d’ailleurs un tableau bien spécial. « Regardez derrière moi. C’est la photo de la cérémonie d’ouverture. On sera très fier de faire partie de cette cérémonie », avant d’ajouter: « C’est une chose compliquée en termes de sécurité. Mais une fois que le comité d’organisation, le gouvernement français, et le président décident que ça sera cette cérémonie d’ouverture c’est que ça sera un énorme moment de fête. On sera de la partie ». Peter Paltchik se projette déjà cet été. Être à Paris sera un symbole fort: « Après tout ce qu’il s’est passé c’est encore plus important pour moi de représenter mon pays dans une telle compétition, la plus grande scène du monde. Pour moi, si je suis capable de gagner aux JO, ça sera ma plus grande victoire. Mais pas que sportive, ça serait pour mon pays, ils méritent de voir le drapeau israélien flotter dans les airs. » Il y a quelques semaines, on laissait entendre qu’aucune délégation n’avait refusé de participer à la cérémonie d’ouverture sur la Seine. Cependant, les derniers événements à Moscou peuvent rabattre les cartes dans l’esprit des sportifs.
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