Israël accélère son projet de no man’s land autour de Gaza.

Par Pascal Brunel

Publié le 30 mars 2024.

Des photos satellites permettent de constater que l’armée israélienne accélère les travaux pour la création d’une « zone tampon » d’un kilomètre de large dans la bande de Gaza le long de la frontière et d’un corridor coupant la bande de Gaza en deux.

L’armée israélienne a donné un coup d’accélérateur à ses chantiers d’après-guerre dans la bande de Gaza comme le prouvent des images satellites.

Ces opérations prévoient la création d’une « zone tampon » d’environ 1 km de large le long de la frontière, qui sera totalement interdite d’accès aux Palestiniens.

Tsahal prépare également l’établissement d’un « corridor » coupant en deux la bande de Gaza.

Autant de projets qui ont suscité de très nombreuses critiques à l’étranger notamment de la part des Etats-Unis.

D’ores et déjà les bulldozers et autres engins d’unités du génie militaire sont entrés en action.

Des centaines de bâtiments d’habitation, des serres ont été détruits certains lors de combats et d’autres pour faire place nette dans ce qui doit devenir un no man’s land.

Ce projet est censé renforcer la sécurité de la frontière en éloignant les sites de tirs de roquettes et d’obus de mortier vers le territoire israélien, tout en rendant plus difficile des infiltrations de commandos du Hamas comme celles perpétrées lors des massacres le 7 octobre dans le sud d’Israël.

LES ECHOS. COPYRIGHTS.

LE PLUS. SELON TIMES OF ISRAEL :  « Des deux côtés de la frontière de Gaza, Tsahal redéfinit la sécurité de fond en comble ». D’une zone tampon à des drones d’attaque en passant par des troupes supplémentaires, l’armée prévoit d’assurer la sécurité d’Israël en adoptant une approche de tolérance zéro

Khuzaa, bande de Gaza – Moins de deux kilomètres séparent la ville de Khuzaa du kibboutz Nir Oz. La terre entre les communautés gazaouies et israéliennes est jonchée d’une mosaïque de champs agricoles soignés et une clôture que les « commandos » du groupe terroriste palestinien du Hamas de Khuzaa ont facilement enfoncée le 7 octobre dernier.

Les terroristes de l’unité dite « Nukhba » (« élite » en arabe) du Hamas qui ont envahi Nir Oz ont fait le trajet depuis Khuzaa en quelques minutes, équipés de cartes et de motos. Quelques heures plus tard, ils ont laissé derrière eux un kibboutz détruit, baignant dans le sang de 38 victimes tuées, emmenant 77 otages avec eux.

Pour que de telles horreurs ne se reproduisent plus, l’armée israélienne, tout en menant une guerre à l’intérieur de Gaza, est en train de revoir complètement la manière dont elle défend Israël, en particulier les villes les plus proches de l’enclave palestinienne.

Le processus consistera pour Tsahal à passer de mesures défensives plus passives à l’adoption d’une doctrine de sécurité qui verra les habitants de Gaza repoussés loin de la frontière et une force renforcée le long de la clôture activement engagée dans le maintien de la sécurité des villes israéliennes en renforçant la capacité de dissuasion, selon une source de la Défense bien placée qui a informé le Times of Israel sur le développement des plans de sécurisation de la frontière avec Gaza. La source a parlé sous le couvert de l’anonymat.

En se tenant près de la barrière séparant Khuzaa d’Israël lundi, on pouvait entendre les échos des tirs et des explosions provenant des batailles qui se déroulaient à Khan Younès, à quelques kilomètres à l’ouest.

Il est difficile de manquer Nir Oz du côté gazaoui de la barrière. Même depuis la ville d’Abasan, un peu plus à l’intérieur de Gaza, l’usine de peinture du kibboutz, Nirlat, est parfaitement visible.

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