Les israéliens qui suivent l’évolution du Liban, ne le savent pas. Ici, “les femmes sont drapées de fourrure, les hommes serrent les plus gros des cigares et les serveurs se précipitent avec des bouteilles de tequila qui coûtent cinq fois le salaire minimum mensuel”.
SELON COURRIER INTERNATIONAL. « Ce lieu, c’est la nouvelle adresse en vogue des Libanais les plus fortunés, raconte The Times.Il s’agit d’un établissement qui allie restaurant, piscine et discothèque, niché dans le village de montagne de Faraya, au bas des pistes de la plus grande station de ski du Moyen-Orient.
À cet endroit, situé à 30 kilomètres à vol d’oiseau de Beyrouth, “la crise économique qui frappe le pays depuis quatre ans semble à des millions de kilomètres”, rapporte, non sans une pointe d’ironie, le quotidien britannique.
“Peu importe qu’il y ait une crise économique ou une guerre, il y aura toujours des Libanais qui auront de l’argent et qui voudront le dépenser”, explique le copropriétaire des lieux. “C’est le Liban”, s’amuse un client.
“L’écart n’a jamais été si criant”.
Certes, écrit The Times, “le Liban a toujours connu une richesse ostentatoire et de fortes inégalités”. Mais “l’écart n’a jamais été si criant”.
Depuis 2019, le Liban est aux prises avec une crise considérée par la Banque mondiale comme l’une des pires de l’histoire moderne. La très grande majorité des Libanais a vu ses économies s’étioler, la monnaie a perdu plus de 95 % de sa valeur, et l’inflation annuelle reste supérieure à 100 %.
Près de cinq ans après ce séisme, “le choc commence à s’atténuer, même si la vie quotidienne nécessite aujourd’hui de jongler avec plusieurs taux de change”.
Prix “plus élevés qu’à Londres”.
“La classe moyenne a été décimée”, et environ 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Mais “pour les 5 à 10 %” les plus riches, la vie a repris de plus belle.
Dans certains quartiers de Beyrouth, de nouveaux bars branchés et restaurants haut de gamme, dont les prix sont “plus élevés qu’à Londres”, ouvrent régulièrement et sont “continuellement pleins”.
Cet état de fait s’explique notamment par les restrictions bancaires : l’économie du pays repose désormais sur l’argent liquide en dollars, ce qui n’a fait que cristalliser les écarts de revenus ».