Plus d’une centaine d’otages se trouvent encore entre les mains des terroristes palestiniens à Gaza. Pour ces otages et leur famille, c’est l’enfer depuis plus de 5 mois. Nous devons les ramener à la maison. Chaque jour compte. Tant qu’ils ne seront pas libérés, nous serons tous à Gaza. Nous dédions cette édition spéciale à tous les otages encore détenus.

„Les habitants doivent retrouver quelque chose d’exceptionnel“

Depuis le 7 octobre, de nombreuses communautés de la zone frontalière avec Gaza sont en ruine. Les habitants, qui plaidaient depuis de longues années pour une coexistence pacifique avec leurs voisins, sont ceux qui ont été le plus durement touchés. Plus d’un millier ont perdu la vie et plus de deux cent mille personnes ont dû être évacuées. Nous avons parlé de la situation actuelle des habitants avec Mi’hal Uziyahu, ex directrice du centre communautaire d’Eshkol et candidate à la mairie pour la région ainsi qu’avec Carey-Lee Tal, coordinatrice pour les ressources des communautés frontalières. Elles font toutes les deux partie de l’association de soutien aux habitants d’Eshkol et travaillent actuellement à la reconstruction de la communauté après le pogrom du 7 octobre. Les besoins immédiats et à long terme en matière d’aide humanitaire ont grimpé en flèche et l’association est en première ligne pour aider et soutenir les communautés touchées, notamment les orphelins, les veuves et autres rescapés traumatisés

„Nous ne serons plus jamais les mêmes qu’avant le 7 octobre“ explique Mi’hal Uziyahu. „Nous étions préparés aux roquettes. Nous savions pour les tunnels. Des milliards ont été investis dans la barrière de sécurité et dans les abris souterrains. Nous pensions qu’en cas d’attaque nous aurions 30 minutes devant nous et que durant ce laps de temps l’armée arriverait pour nous protéger. En dépit de la situation périlleuse dans laquelle nous nous trouvions, nous nous sommes toujours sentis en sécurité chez nous. Puis le 7 octobre est arrivé. Cette perte totale du sentiment de sécurité nous a tous très profondément affectés “. La candidate à la mairie parle également de la perte de confiance des familles. „Nous avons évidemment perdu confiance dans le gouvernement et dans l’armée, mais le plus dur pour nous est que nous ne savons pas comment expliquer les événements, la situation à nos enfants. Nous les avions assurés que nous ne risquions rien et nous devons maintenant rétablir leur confiance en leurs parents et en leur pays“.

De nombreuses familles n’arrivent pas à envisager un retour

Il n’est guère étonnant que, notamment pour les familles avec de jeunes enfants, un retour dans leur foyer situé à quelques kilomètres seulement de Gaza semble inenvisageable. Toutefois, certains sont décidés à revenir le plus vite possible. „Les plus âgés et les jeunes sans enfants souhaitent retrouver très rapidement leur foyer. Pour les familles, les choses sont plus compliquées“ explique Carey-Lee Tal qui, depuis le 7 octobre, fait elle-même la navette entre son village natal, le moshav Dekel, et Eilat.

Dans certaines localités, quelques personnes sont revenues habiter dans les rares maisons encore debout après le 7 octobre. Dans le kibboutz Be’eri qui a été presque totalement détruit, on compte de nouveau 80 résidents. Dans le kibboutz Magen, la fabrique fonctionne de nouveau et dans le kibboutz Nir Itz’hak, la laiterie est de nouveau en service. Mais les destructions sont énormes. Les écoles sont encore fermées et le Hamas continue à envoyer des roquettes. „Si nous voulons que les gens reviennent, il nous faudra leur proposer quelque chose d’exceptionnel. Nous avons besoin de sécurité, c’est-à-dire d’un meilleur équipement pour nos équipes de sécurité, de caméras de surveillance, de barrières offrant une sécurité à toute épreuve, etc. Nous devrons également rétablir un sentiment d’appartenance“ explique Mi’hal Uziyahu. De nombreux résidents répugnent à demander de l’aide. „Pour une communauté fière comme la nôtre, qui a réalisé tellement de choses par elle-même, demander de l’aide est difficile. La plupart veulent quitter les hôtels où ils sont provisoirement logés et reconstruire ce qui a été détruit. Ils ne veulent pas demander l’aumône“.

 

La cohésion sociale est source de résilience

Les aides de l’Etat viennent trop lentement et les démarches à accomplir sont trop compliquées pour un grand nombre de nos énergiques résidents. De plus, l’opinion publique se focalise sur quelques localités qui ont particulièrement souffert. Or, le nombre de kibboutzim et de villages qui ont été vandalisés le 7 octobre est très important et eux aussi ont besoin d’aides à la reconstruction. Outre l’aspect financier et la sécurité, l’une des composantes les plus importantes selon Mi’hal Uziyahu est l’esprit communautaire des résidents. „Notre grande résilience est la conséquence de notre esprit communautaire qu’il nous faut encore renforcer. Nous devons nous rappeler que nous ne sommes pas seuls et, qu’ensemble, nous pouvons redevenir forts. Nous sommes décidés à reconstruire notre région malgré les horreurs subies et à tracer la route nous ramenant au bercail“.

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