Si le nom d’Emile Zola est indissociable d’Alfred Dreyfus, il n’en pas été le premier défenseur, ce titre étant plutôt à attribuer à Bernard Lazare, critique littéraire, journaliste politique, anarchiste et polémiste français juif.
Au printemps 1894, après qu’il ait publié le livre « L’Antisémitisme, son histoire et ses causes », une étude érudite et critique des origines de l’antisémitisme, il a été sollicité par Mathieu Dreyfus pour contribuer à faire éclater l’innocence de son frère Alfred.
Après cette rencontre, Bernard Lazare va se consacrer presque exclusivement à cette tâche et il publiera son premier mémoire « L’Affaire Dreyfus – Une erreur judiciaire », en Belgique début novembre 1896.
À travers ce voyage au bout de l’antisémitisme, Lazare, de juif nationaliste français qu’il était, devient nationaliste juif, sans rien renier de ses engagements anarchistes. Il fera un bout de chemin avec Theodor Herzl, les deux hommes éprouvant l’un pour l’autre une grande estime, mais ils se séparèrent pour des raisons politiques.
Bernard Lazare est mort à trente-huit ans, le 2 septembre 1903, sans laisser aucune fortune. Un groupe d’amis s’est formé après sa disparition pour assurer une existence matérielle modeste à sa veuve.
Un monument fut élevé à sa mémoire à Nîmes, grâce à une souscription et une subvention de l’état de 5.000 francs et inauguré en 1908.
D’abord vandalisé, il fut détruit pendant l’occupation allemande.
Mais le Collectif Histoire et Mémoire a récemment présenté le projet de reconstruction à l’identique de la statue en l’honneur de Bernard Lazare à son emplacement d’origine, aux Jardins de la Fontaine, en 2025 à Nîmes, grâce en partie à la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Occitanie.
Le président de l’association, David Storper, est heureux : « C’est un moment important voire majeur pour la ville et le département. C’est ici que tout a commencé il a dix ans et cette année nous lançons le projet Bernard Lazare 2025. »
Source : Objectif Gard & Israël Valley
