L’Italie ne livre plus d’armes à Israël depuis le 7 octobre – officiel italien.

Antonio Tajani révèle que le pays a cessé ses livraisons dès le début de la guerre, une élue de l’opposition s’inquiétant du recours à des armes italiennes pour des « crimes de guerre »

Le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani lors d'une conférence de presse sur le G7, au ministère des Affaires étrangères à Rome, le 17 janvier 2024. (Crédit : Domenico Stinellis/AP Photo)

Le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani lors d’une conférence de presse sur le G7, au ministère des Affaires étrangères à Rome, le 17 janvier 2024. (Crédit : Domenico Stinellis/AP Photo)

Le ministre des Affaires étrangères et Premier ministre adjoint italien, Antonio Tajani, a indiqué aux médias locaux que son pays avait interrompu toutes les livraisons d’armes à Israël depuis l’assaut meurtrier du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre.

L’annonce du ministre, faite lors d’une interview avec des journalistes italiens du Nazione, Giorno et du Resto del Carlino, est une réponse à la demande d’Elly Schlein, cheffe de file de l’opposition, qui souhaitait que le gouvernement italien mette fin aux exportations d’armes vers le Moyen-Orient. Tajani l’a accusée d’être « mal informée ».

« Depuis le 7 octobre, nous avons décidé de ne plus envoyer d’armes à Israël, il n’est donc pas nécessaire de discuter de ce point », a affirmé Tajani, selon l’agence de presse italienne ANSA.

Le 7 octobre, quelque 3 000 terroristes du Hamas ont envahi Israël, tuant près de 1 200 personnes, principalement des civils, et prenant 253 otages de tous âges, tout en commettant de nombreuses atrocités et en recourant à la violence sexuelle à grande échelle.

Ce massacre a déclenché une opération aérienne et une incursion terrestre sans précédent dans la bande de Gaza, qui, selon des chiffres invérifiables du ministère de la Santé dirigé par le Hamas, aurait coûté la vie à quelque 25 000 Palestiniens à ce jour. Ces chiffres ne font pas de distinction entre les terroristes et les civils et incluent les victimes de roquettes palestiniennes mal tirées.

Schlein s’était exprimée lors d’une réunion vendredi du Parti démocrate de centre-gauche, qu’elle dirige, a rapporté l’ANSA. « Il faut éviter d’alimenter ces conflits, d’envoyer des armes et d’exporter des armes vers des conflits, vers le conflit au Moyen-Orient, et dans ce cas précis, vers Israël. »

La députée du Parti démocrate italien (PD) Elly Schlein répondant aux questions lors d’une conférence de presse qu’elle a tenue au siège de l’association de la presse étrangère, à Rome, le 15 février 2023. (Crédit : Andrew Medichini/AP Photo/Dossier)

« Nous ne pouvons pas risquer que des armes soient utilisées pour commettre ce qui pourrait être interprété comme des crimes de guerre », a ajouté la législatrice de l’opposition.

Selon le site d’information israélien Walla, environ 5 % des achats d’armes israéliennes au cours des dix dernières années proviennent d’Italie, notamment des hélicoptères et de l’artillerie navale.

Par ailleurs, Tajani a déclaré dans une interview accordée à la radio italienne vendredi que son pays serait prêt à envoyer des troupes dans le cadre d’une mission de maintien de la paix à Gaza, selon l’ANSA.

Dimanche, à la suite du refus déclaré du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’accepter une formule de paix fondée sur la coexistence de deux États, Tajani a indiqué aux journalistes que le président Isaac Herzog était néanmoins ouvert à une telle solution, selon une information du quotidien italien Il Tempo.

Des diplomates, dont la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock et le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, à gauche, effectuant une visite de solidarité dans le sud d’Israël, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Eli Cohen, au centre à droite, le 13 octobre 2023. (Crédit : Lazar Berman/Times of Israel)

Tajani, un ancien officier de l’armée de l’air qui dirige le parti conservateur Forza Italia depuis la mort de son président Silvio Berlusconi en juillet, a effectué une visite de solidarité en Israël au début de la guerre contre le Hamas et a réaffirmé en novembre, avec d’autres pays du G7, sa conviction qu’Israël a le droit de se défendre, dans les limites du droit international, contre l’agression du groupe terroriste palestinien.

En décembre, le ministre des Affaires étrangères italien a adopté un ton plus critique, condamnant Israël pour avoir tiré à l’intérieur d’une église de Gaza – une information que l’armée a démentie catégoriquement à plusieurs reprises. En janvier, en tant que président du G7, Tajani a exploré avec d’autres ministres des Affaires étrangères du groupe la possibilité de faire pression sur Israël pour mettre fin « rapidement » à la guerre.

Au sujet de la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, selon laquelle Israël commettrait un « génocide » contre les habitants de Gaza, Tajani a souligné que, bien qu’Israël ait frappé des civils à Gaza, il ne commettait pas de génocide.

Berlusconi, l’ancien chef du parti dirigé par Tajani, un magnat des médias haut en couleur et entaché de scandales qui a été Premier ministre de l’Italie pendant neuf ans, était connu pour être un fervent partisan d’Israël, allant jusqu’à suggérer que l’État juif puisse rejoindre l’Union européenne. C’est sous Berlusconi que l’Italie avait vendu 30 avions d’entraînement à Israël, dans le cadre d’un accord d’un milliard de dollars. Bien que critique à l’égard des implantations israéliennes en Cisjordanie, Berlusconi avait un jour déclaré que l’Occident devait soutenir Israël dans le conflit israélo-palestinien.

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