Israël se souviendra de l’année 2023 comme du début de la guerre à Gaza, après les attaques terroristes dévastatrices du Hamas le 7 octobre et le conflit s’est étendu au cyberespace. A ce sujet, les experts en cybersécurité avec lesquels le site Dark Reading s’est entretenu à l’époque ont prédit que l’appel aux réservistes allait affecter le mode de fonctionnement des entreprises israéliennes, laissant potentiellement certaines organisations vulnérables aux cyberattaques ou retardant même le lancement de produits.
Ofer Schreiber, associé principal et responsable du bureau israélien d’YL Ventures, explique que certaines entreprises avec lesquelles il travaille ont encore du personnel en service de réserve actif.
« Pour les Israéliens et les personnes qui connaissent notre économie, nous considérons [la guerre] comme une chose à court terme car c’est une tragédie, mais d’un point de vue commercial, nous avons connu des perturbations pendant quelques semaines, mais nous sommes connus pour notre résilience« , explique-t-il.
« De nombreuses entreprises avec lesquelles Schreiber travaille en Israël se sont étendues à l’Europe et aux États-Unis, et les cadres supérieurs sont souvent basés en dehors d’Israël, de sorte qu’ils n’ont pas été affectés par l’appel militaire. Selon lui, « l’impact sur les clients est presque négligeable« .
Lior Frenkel, président du Cyber Forum de l’Association israélienne des hautes technologies et PDG de Waterfall Security Solutions, explique que les cyberattaques contre les OT dans le monde entier – y compris celles qui ont ce qu’il appelle des « conséquences physiques », telles que des arrêts et des dommages causés aux équipements – continuent d’augmenter, le nombre de détections doublant chaque année.
En fait, le « 2023 Threat Report » de Waterfall fait état d’une augmentation de 140 % des attaques dans le monde ayant des « conséquences physiques » et affectant plus de 150 opérations industrielles. « À ce rythme de croissance, nous nous attendons à ce que les cyberattaques entraînent la fermeture de 15 000 sites industriels en 2027« , selon le rapport.
Selon M. Frenkel, s’il y a un résultat positif à ces attaques accrues contre les systèmes OT israéliens, c’est que les PDG et la direction comprennent mieux les défis auxquels sont confrontées les équipes de sécurité et qu’ils réalisent « qu’il ne s’agit pas d’un risque, ni d’une idée » : Ce sont des choses qui se produisent encore et encore« .
Israël a reçu cependant de nouvelles positives sur le front de la défense de la cybersécurité : Israël et les Émirats arabes unis (EAU) ont travaillé ensemble sur une plateforme de partage de renseignements sur les menaces pour lutter contre les menaces de cybersécurité, et quelques jours plus tard, on a appris qu’Israël avait aidé les EAU à se défendre contre une attaque DDoS.
Les acquisitions de sociétés israéliennes de cybersécurité OT par Tenable, Microsoft et Honeywell ont également donné un coup de fouet à la cyberindustrie du pays, et Amichai Shulman, conseiller en capital-risque chez YL Ventures, pense que ces transactions vont probablement alimenter un nouveau cycle de nouveaux investissements, ainsi que de nouvelles sociétés créées par des entrepreneurs en série.
Lorsqu’on lui demande si l’industrie israélienne de la cybersécurité est aujourd’hui en bonne position, M. Shulman répond que le seul autre secteur qui a enregistré de bonnes performances cette année est celui de la défense. Par ailleurs, de nouvelles entreprises israéliennes « tentent de s’attaquer à de nouveaux domaines », notamment la sécurité des applications à code faible ou nul, la gestion des secrets et la réponse aux incidents dans l’informatique dématérialisée, note-t-il.
Shulman et Schreiber affirment tous deux que jusqu’à présent, il n’y a pas eu de nouvelles innovations dans le domaine de la sécurité OT suite aux acquisitions de fournisseurs israéliens dans ce secteur. Ils s’attendent toutefois à ce qu’une augmentation des cyberattaques dans le domaine de l’informatique de bureau entraîne une hausse de la demande d’amélioration de la sécurité et de la protection de l’informatique de bureau.
Source : Darkreading & Israël Valley
