Comment des milliards ont-ils atteint la rue de Gaza et le Hamas au fil des années ? Il existe de nombreuses méthodes, notamment les crypto-monnaies et le commerce. Mais la méthode principale et la plus simple pour transférer de l’argent vers Gaza est le « hawala ».
Une spécialiste de la « hawala » explique : « La majeure partie de l’argent n’atteint pas Gaza physiquement par les postes frontaliers, mais via le hawala, un canal financier basé sur la confiance et les connexions, et qui permet le transfert et l’échange de fonds entre les pays, sans que l’argent soit physiquement disponible. »
Comment fonctionne la méthode ?
« Les changeurs de monnaie dans le monde entier, disons en Turquie, reçoivent de l’argent et informent les hawaladars (changeurs de monnaie) à Gaza qui transfèrent l’argent en leur nom.
Lorsqu’un client se présente dans un hawaladar en Turquie et demande à transférer de l’argent à Gaza, il ne transfère pas physiquement d’argent, mais règle des comptes en interne auprès de changeurs de Gaza, de Judée et de Samarie. Les fonds ne sont de facto pas transférés.
Occasionnellement, ou lorsque le montant de la dette atteint un plafond prédéterminé, un transfert est effectué. entre les changeurs de monnaie pour régler la dette impayée.
LE PLUS. Un hawala (en arabe : حِوالة, qui signifie mandat ou virement), ou hundi, est un système traditionnel de paiement informel. Son origine exacte n’est pas déterminée, mais il semble être apparu comme moyen de financement du commerce sur les grandes routes d’échange (comme la route de la soie). Le Coran, qui condamne l’usure, encourage le hawala et plusieurs hadiths détaillent ce système de transfert de fonds. En Asie du Sud, il s’est développé en un système bancaire complet, seulement remplacé progressivement par le système bancaire classique depuis le XXIe siècle. De nos jours, il est essentiellement utilisé pour les envois de fonds par les travailleurs immigrés vers leur pays d’origine, mais aussi pour l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent ainsi que pour rémunérer des passeurs de migrants.