Hamas : Yahya Sinwar, l’ennemi intime d’Israël, en sursis. (Copyrights La Croix).

Le leader du Hamas dans la bande de Gaza, cerveau présumé des attaques du 7 octobre, est l’homme à abattre. À la fois pragmatique et radical, Yahya Sinwar a dupé l’État hébreu qui tente aujourd’hui de jouer sur la haine qu’il inspire à la population gazaouie pour l’éliminer.

  • Julie Connan,

 

 

Les Israéliens prononcent son patronyme avec une étrange familiarité, comme le nom d’un ennemi qu’on connaît trop bien. Depuis les attaques du 7 octobre, dont il est accusé d’être le grand ordonnateur, Yahya Sinwar, le chef du Hamas dans la bande de Gaza depuis 2017, est l’homme à abattre pour Israël. Littéralement. Le porte-parole de l’armée israélienne, le lieutenant-colonel Richard Hecht, parle de lui comme d’un « mort en sursis ».

Les surnoms, cet homme dur de 61 ans, au physique sec et à la barbe rase, les collectionne comme autant d’indicateurs de la haine qu’il suscite : il est le « petit Hitler dans son bunker », selon Benyamin Netanyahou, le « visage du démon » ou encore le « boucher de Khan Younès ».

Yahya Sinwar a grandi dans un camp de réfugiés de la grande ville du sud de la bande de Gaza. Les militaires israéliens pensent qu’il a quitté la ville de Gaza pour retourner dans ce fief dès le début de la guerre. « C’est une question de temps avant qu’on l’attrape », assure le premier ministre israélien. Mais, après plus de deux mois d’opérations au sol et de bombardements massifs, il reste insaisissable. L’armée pense qu’il se cache dans les interminables tunnels du Hamas. Car Yahya Sinwar a toujours été un homme de l’ombre, lui qui a bâti une grande partie de sa carrière depuis les prisons israéliennes où il a passé vingt-trois années.

Partager :