Le rapport sur la pauvreté de l’organisation Latet pour 2023 révèle les effets de la guerre sur la situation économique des ménages israéliens. Selon ses données, les revenus de 20 % de la population ont été fortement impactés par le conflit, et 45,5% de ces personnes craignent que leur situation ne se détériore encore. 85,3% des Israéliens estiment en outre que la proportion de population pauvre sera plus importante après la guerre.

22 % des ménages – soit 710 000 familles – sont en insécurité alimentaire, la moitié d’entre eux étant même en situation de grave insécurité alimentaire qui les pousse notamment à sauter des repas par manque d’argent. Il s’agit d’une augmentation très importante des foyers en situation précaire, alors qu’on en dénombrait 522 000 en 2021. La moitié de ces foyers n’ont pas non plus les moyens de chauffer leur logement ni d’avoir de l’eau chaude.

Selon une estimation fournie par le rapport, le coût minimum de la vie en Israël est de 5 107 shekels (1 275 euros) par personne, et de 12 938 (3 230 euros) shekels pour un ménage composé de deux adultes et de deux enfants. Les dépenses mensuelles moyennes d’une famille soutenue par les associations s’élèvent selon Latet à 9 529 shekels (2 379 euros) et sont 1,6 fois supérieures à son revenu mensuel moyen.

Par ailleurs, 37,7 % des personnes accompagnées ont connu un blocage et/ou une saisie de leur compte bancaire, soit 3,6 fois plus que la population globale. La situation financière de 62,1% de ces mêmes foyers s’est encore dégradée l’année dernière.

Parallèlement, 81,6% des personnes âgées soutenues par les associations vivent dans la pauvreté, dont 50,5% dans une pauvreté extrême. Une augmentation a été enregistrée depuis les données du rapport de l’année dernière (74,9% et 48,8% respectivement). Plus d’un tiers d’entre elles souffrent de grave insécurité alimentaire.

D’après Gilles Darmon et Eran Weintraub, dirigeants de l’organisation Latet, le coût de la campagne militaire, la récession attendue et la longue période de reconstruction conduiront, entre autres, à un creusement des écarts sociaux et à une aggravation de la pauvreté. « Malgré et peut-être aussi à cause de la guerre, nous ne pouvons pas nous permettre de vivre encore des années sans un gouvernement qui gère les vraies priorités socio-économiques, de manière à ne laisser personne derrière », disent-ils.

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