Le site 512, la bulle de défense US au milieu du désert israélien.
Selon des documents révélés par le magazine d’investigation The Intercept, une base américaine appelée « Site 512 » surveille le ciel pour détecter les attaques de missiles contre Israël.
Si l’on en croit les infos de The Intercept le Pentagone a passé un contrat de plusieurs millions de dollars pour la construction d’installations destinées aux troupes américaines sur une base secrète située dans le désert du Néguev, à une trentaine de kilomètres de Gaza. Sous le nom de code « Site 512 », cette base américaine surveille le ciel pour détecter les attaques de missiles contre Israël.
Concentrée sur l’Iran, pas sur le Hamas.
Cette base aux installations hyper sophistiquées n’a pas décelé l’attaque du Hamas, le 7 octobre, car elle est concentrée sur l’Iran à 700 miles de là, affirme le magazine The Intercept.
Bien que le président Joe Biden et la Maison Blanche insistent sur le fait qu’il n’est pas prévu d’envoyer des troupes américaines en Israël dans le cadre de la guerre contre le Hamas, la présence militaire américaine existe déjà en Israël.
L’installation de 35,8 millions de dollars pour les troupes américaines, qui n’a pas été annoncée publiquement ni signalée précédemment, a été mentionnée de manière indirecte dans une annonce de contrat faite par le Pentagone le 2 août 2023. « Parfois, quelque chose est traité comme un secret officiel non pas dans l’espoir qu’un adversaire ne le découvre jamais, mais plutôt [parce que] le gouvernement américain, pour des raisons diplomatiques ou politiques, ne veut pas le reconnaître officiellement », a déclaré à The Intercept Paul Pillar, ancien analyste en chef du centre de lutte contre le terrorisme de la CIA, qui a dit ne pas avoir de connaissances spécifiques sur la base. « Dans ce cas, la base sera peut-être utilisée pour soutenir des opérations ailleurs au Moyen-Orient, pour lesquelles toute reconnaissance qu’elles ont été mises en scène depuis Israël, ou qu’elles impliquent une coopération avec Israël, serait gênante et susceptible de susciter plus de réactions négatives que les opérations n’en susciteraient par ailleurs ».
Des avions de chasse et deux porte-avions.
Le magazine précise que « le site 512 n’a pas été créé pour faire face à la menace que les militants palestiniens faisaient peser sur Israël, mais au danger que représentaient les missiles iraniens de moyenne portée. »
Mais depuis l’attaque du Hamas « le Pentagone a considérablement renforcé sa présence au Moyen-Orient. À la suite de l’attentat, les États-Unis ont doublé le nombre d’avions de chasse dans la région et ont déployé deux porte-avions au large des côtes israéliennes. »
L’histoire des relations entre les États-Unis et Israël pourrait être à l’origine de la non-reconnaissance de la base, a déclaré un expert des bases militaires américaines à l’étranger.
« Mon hypothèse est que le secret est un vestige de l’époque où les administrations présidentielles américaines essayaient de faire semblant de ne pas prendre le parti d’Israël dans les conflits israélo-palestiniens et israélo-arabes », a déclaré David Vine, professeur d’anthropologie à l’American University, à The Intercept. « L’annonce de l’ouverture de bases militaires américaines en Israël ces dernières années reflète probablement l’abandon de cette prétention et le désir de proclamer plus publiquement le soutien à Israël. »
LE PLUS. Israël intercepte un missile houthi dans la haute atmosphère, une première mondiale.
Israël a réussi à détruire un missile balistique tiré par les rebelles Houthis du Yémen, à 1 600 km de là. L’interception s’est produite dans la haute atmosphère.
C’est une interception qui fera date dans l’histoire militaire. Mardi 31 octobre, les rebelles Houthis ont tiré un missile balistique depuis le Yemen vers la ville portuaire israélienne d’Eilat, la plus au sud du pays, à plus de 1 600 kilomètres. Ces rebelles, proches de l’Iran sont en guerre contre les autorités officielles du Yémen, soutenues par l’Arabie saoudite. Ils ont également déclaré la guerre à Israël après l’attaque du Hamas le 7 octobre et envoient depuis des drones vers l’État hébreu.