Michele Burke Bowe, présidente de l’hôpital de la Sainte-Famille à Bethléem, témoigne de la tragédie qui a suivi la guerre à Bethléem, déjà dévastée par la fragilité de la situation dans la région.

«Les gens ont peur, explique t-elle, les prix des produits alimentaires dans les magasins ont explosé, beaucoup de choses sont difficiles à trouver, y compris certains médicaments ou le lait maternisé; de plus, après les premiers jours de guerre, les enfants sont retournés à l’école dans une atmosphère de grande peur».

Les fréquentes opérations de sécurité, les arrestations menées par les Israéliens et l’isolement imposé par le mur de séparation qui exacerbe la situation déjà difficile, empêchant les habitants de se déplacer librement, ajoutent également à la tension.

L’hôpital de la Sainte-Famille, qui joue un rôle essentiel dans la fourniture de services médicaux à la région, a également été gravement touché par la guerre, en particulier par l’impossibilité d’acheminer des médicaments. La clinique médicale mobile, qui se rend dans les villages, n’est plus en mesure d’atteindre sa destination, et «il y a des femmes et des enfants dans les villages qui ne reçoivent pas de traitement» qui ont été bloqués en particulier. Les problèmes d’approvisionnement en eau et en électricité ont aggravé les difficultés, certains villages ont été privés d’électricité et même les sources d’eau s’épuisent : «Bethléem est aux prises non seulement avec la dévastation économique, mais aussi avec un profond sentiment de peur quant à ce que l’avenir pourrait lui réserver».

Le renforcement des mesures de sécurité israéliennes ajoute aux difficultés rencontrées par le personnel de l’hôpital de la Sainte-Famille. Les quelque 500 points de contrôle mis en place ces dernières semaines ont en effet bouclé la ville, obligeant l’établissement à réorganiser son personnel, en échangeant les médecins résidents avec d’autres hôpitaux pour qu’ils puissent travailler plus près de chez eux. L’un des problèmes est qu’il y a peu de spécialistes : «Nous avons un médecin à Bethléem, une cardiologue pédiatrique, il n’y en a pas beaucoup en Cisjordanie, et elle ne peut pas se rendre à Ramallah, à l’hôpital où elle travaille».

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