Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les fast-foods McDonald’s ont fait l’objet d’une vague de contestations dans certains pays du Moyen-Orient.
En cause : une initiative de la société Alonyal Limited, entreprise indépendante qui gère McDonald’s Israël et qui utilise la marque McDonald’s sous licence, qui a annoncé sur Instagram « qu’elle offrirait des repas gratuits aux soldats israéliens ainsi qu’aux hôpitaux ». Elle en aurait ainsi fourni 100 000 au 22 octobre, pour une valeur de 5 millions de shekels, selon un post de McDonald’s Israël sur X.
En réponse, des franchises McDonald’s de Turquie, d’Égypte, de Jordanie, du Liban, du Pakistan et de pays du golfe Persique et d’Asie ont indiqué ne pas soutenir l’initiative, et certaines ont même indiqué qu’elles feraient des donations à la population de Gaza, promettant collectivement plus de trois millions de dollars d’aide, selon Al-Jazeera.
LE PLUS.
Prendre position, se taire… Pour les entreprises, le conflit entre Israël et le Hamas tourne au casse-tête.
DÉCRYPTAGE – Prises entre les intérêts contradictoires de consommateurs, d’employés, de fournisseurs ou d’investisseurs, les firmes gèrent prudemment leur communication sur ce dossier géopolitique épineux. Éviter de s’engager sur ces sujets devient de plus en plus difficile.
Les entreprises sont-elles des objets politiques ? Depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas, d’importants acteurs privés se retrouvent pris au milieu du conflit qui déchire le Proche-Orient.
Sur les réseaux sociaux, des internautes soutenant la population palestinienne partagent abondamment des listes de compagnies, pointées du doigt pour un soutien supposé à l’État hébreu.
«Elles financent Israël, implantées dans les colonies, donnent des repas à l’armée», voit-on sur l’un de ces messages sur X – ex-Twitter – : citant des multinationales comme Danone, McDonald’s, Axa, Coca-Cola, L’Oréal, Unilever ou Inditex, cette liste a été vue plus de deux millions de fois.
Sur ce même réseau, d’autres interpellent directement des entreprises, afin qu’elles prennent position dans la guerre en cours.
Pour les entreprises qui osent prendre position sur une question géopolitique éminemment complexe et inflammable, la route est semée d’embûches, et le résultat, imprévisible.