« J’ai perdu 70% de mon chiffre d’affaires » : en Israël, depuis le début du conflit l’économie locale tourne au ralenti

Le conflit entre Israël et le Hamas pourrait porter un coup sévère à l’économie de la planète. À l’échelle locale, l’impact de la guerre se fait déjà sentir : les salariés partent au front et les chiffres d’affaires s’effondrent.
Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France

« En temps normal vous avez cinq ou six fois plus de personnes. » C’est vrai qu’il est très calme, ce marché central de Jérusalem, appelé Mahane Yehouda, où se mêlent habituellement locaux et touristes. Depuis le 7 octobre et le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’économie israélienne souffre.

Dans sa boutique d’épices et de fruits secs, Daniel montre du doigt le tiroir-caisse : « Moins 70% », dit-il, depuis la guerre, « et je ne pense pas qu’on aura droit à des aides, puisqu’ils envoient tout vers le nord et le sud, là où il y en a vraiment besoin », constate le commerçant.

Les salariés mobilisés sur la ligne de front.

Rideaux de fer baissés, restaurants au ralenti, à Tel-Aviv aussi, des start-up ont vu une partie de leur personnel mobilisée. Hilel travaille dans la cybersécurité : « J’ai deux de mes employés qui ont été appelés en réserve justement pour participer à l’effort de guerre ».

350 000 réservistes, qui ont provisoirement quitté le marché du travail. C’est le plus gros choc, subi par l’économie israélienne. Souvent, les salariés restants se partagent les tâches, avec pour Hilel, dans sa petite entreprise, un objectif : « C’est d’essayer au maximum de rester ouvert pour que, quand les réservistes reviendront du front, ils retrouvent leur travail. »

« L’une des premières craintes en ce moment dans le pays c’est de ne pas retrouver un emploi, une fois rentré des combats. »

Hilel

à franceinfo

20 000 ouvriers palestiniens ont également dû partir, souvent des Gazaouis, désormais réfugiés en Cisjordanie.

Ceux qui restent sont traumatisés par les bombardements

Pour les entreprises israéliennes, il faut aussi gérer un poids psychologique, depuis l’attaque du Hamas : « Il y a des gens qui ne sont pas retournés travailler parce qu’ils étaient en déprime », explique l’ancienne conseillère parlementaire Yaelle Ifrah.

Le gouvernement appelle donc chacun à revenir à son quotidien : « On encourage le pays à se remettre au boulot ! Ça reflète une certaine crainte aussi, que les conséquences économiques à long terme soient très importantes », souffle l’ancienne conseillère parlementaire. Une économie déjà affaiblie avant l’attaque, par les réformes de Benyamin Néthanyahou, et le cours du shekel (la monnaie israélienne) au plus bas, depuis des mois.

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