LE MONDE : « Peu après 16 h 30, le bruit de petits pas dans l’escalier annonce l’arrivée des enfants et de leur baby-sitter. Pressés de raconter leur journée et inquiets de savoir « où ils vont goûter » lorsqu’ils découvrent que leur salon est occupé par une journaliste et une photographe. Parent de quatre enfants, âgés de 1 à 7 ans et demi, Yonathan Arfi, 43 ans, est un père débordé et le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Depuis le 7 octobre, il ne quitte plus les plateaux télé et radio : « Des jours difficiles s’annoncent. Il faut s’y préparer, tout en évitant la panique ou la sur-réaction, explique-t-il. Je ne veux pas que la vie juive recule face aux menaces. » Élu à la tête de l’institution en juin 2022, il consacre « plus de 80 % de son temps » à ce job qui le passionne. Cette fonction bénévole a longtemps été occupée par des hommes plus âgés, à la situation professionnelle installée. À la tête d’un cabinet de conseil, Yonathan Arfi, « sans être millionnaire », a les moyens de cet engagement.
Dans son appartement envahi par les jouets, des affiches retracent l’histoire des juifs en France. Les célèbres « Dreyfus est un traître » et « Dreyfus est innocent » occupent un mur entier. Il y a des publicités rétro pour des vols en direction d’Israël et un fac-similé du décret d’émancipation des juifs du 27 septembre 1791. « Je suis très attaché à ce qu’on regarde le fait juif autrement qu’à travers l’angle victimaire et la question de l’antisémitisme. » »
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