La BBC admet des erreurs dans la couverture sur l’explosion à l’hôpital à Gaza.

La chaîne indique toutefois qu’elle continuera à éviter de qualifier le Hamas de « groupe terroriste », un refus qui a suscité des protestations croissantes.

Le siège de la BBC à Londres, le 18 octobre 2022. (Crédit : AP Photo/Kin Cheung)

La BBC a admis que des erreurs avaient été commises dans sa couverture sur l’explosion meurtrière survenue mardi sur le parking d’un hôpital de la ville de Gaza, que de nombreux médias internationaux ont attribuée à Israël sur la base des accusations du groupe terroriste palestinien du Hamas, avant que des preuves de plus en plus nombreuses ne montrent qu’une roquette palestinienne mal tirée était à l’origine de l’explosion et que le nombre de morts était bien inférieur aux 500 initialement annoncés.

Selon des sources américaines et européennes, le nombre réel de morts se situerait plutôt dans les dizaines, voire 100 ou 200.

Un correspondant de la BBC, Jon Donnison, a déclaré à l’antenne après l’explosion qu’il ne voyait pas d’autre possibilité qu’une frappe aérienne israélienne. Le lendemain matin, des images du site ont rapidement amené de nombreux observateurs à noter que l’absence d’un grand cratère et l’absence de dommages structurels aux bâtiments voisins rendaient très improbable l’hypothèse d’une frappe aérienne.

Dans une déclaration reprise par les médias britanniques, le rédacteur en chef de la BBC a affirmé que Donnison « avait eu tort de spéculer sur la cause de l’explosion de l’hôpital. À aucun moment il n’a dit que l’explosion avait été causée par les Israéliens (…) Néanmoins, si nous avons laissé croire que nous avions spéculé, il est important de corriger [ce que nous avons fait] ».

« À un moment ou à un autre, les êtres humains font une erreur et lorsque cette erreur est amplifiée et utilisée comme un exemple d’erreur, c’est très inconfortable », ajoute-t-il.

« Et bien sûr, cela n’aurait pas dû se produire et nous devons nous assurer que nous redoublons d’efforts pour que notre langage soit absolument exact. »

La chaîne indique toutefois qu’elle continuera à éviter de qualifier le Hamas de « groupe terroriste », un refus qui a suscité des protestations croissantes de la part des responsables et des partisans d’Israël.

Lundi soir, environ 250 personnes ont manifesté devant le siège de la BBC à Londres pour cette raison.

Dans une nuée de drapeaux israéliens, les manifestants ont brandi des pancartes comme « BBC, le Hamas sont des terroristes, pas des militants », ou « si le roi peut qualifier le Hamas de terroristes, vous aussi », et des pancartes montrant des enfants israéliens enlevés par le Hamas.

Le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer a quant à lui appelé la BBC à s’expliquer, ce qu’elle a fait à plusieurs reprises ces derniers jours.

« La BBC, tout comme d’autres médias britanniques et internationaux, utilise le mot ‘terroriste’, mais l’attribue », a souligné le groupe public dans un communiqué lundi. « Nous sommes clair avec le public que le Hamas est une organisation terroriste interdite par le gouvernement du Royaume-Uni et d’autres pays », a ajouté la BBC.

Un porte-parole du groupe public a récemment fait valoir qu’il s’agit « d’une approche qui a été utilisée depuis des décennies, qui est en ligne avec celle d’autres diffuseurs », à l’instar de l’AFP.

Les directives éditoriales de la BBC stipulent notamment que « le mot ‘terroriste’ lui-même peut être une barrière plutôt qu’une aide à la compréhension ».

La BBC a également été ciblée par des pro-Palestiniens : la façade de son siège a été recouverte de peinture rouge dans la nuit de samedi à dimanche, une action revendiquée par le groupe Palestine Action, accusant le groupe audiovisuel public d’avoir du « sang sur les mains » en raison de sa couverture de la guerre.

TIMES OF ISRAEL.

 

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