Parmi les victimes de l’attaque du Hamas contre Israel figurent un grand nombre de personnes qui vivaient dans des kibboutz. De quoi s’agit-il exactement? Le kibboutz, est une communauté de personnes qui vivent ensemble et défendent un certain nombre de valeurs qu’on peut qualifier de socialistes.
Lors de leur fondation, avant la création de l’Etat d’Israël, ces communautés ont décidé que tous leurs biens; toutes leurs ressources, leurs terres, leurs ateliers de production, seraient administrées de façon collective. Qu’en étant membre on renonçait à la propriété individuelle. Que les dirigeants devaient être élus, les décisions concernant la communauté systématiquement discutées et les besoins de chacun pris en charge par la communauté. Pas de compte bancaire individuel donc.
Rendre fertile la terre promise
Les kibboutz défendent, par ailleurs, dans leur très grande majorité des valeurs laïques. Il ne s’agit donc pas de communautés religieuses. Les valeurs socialistes portées à l’origine par de jeunes juifs refusant les valeurs bourgeoises de leurs parents vont de pair avec un idéal sioniste. Le premier d’entre eux, Dagania, a été fondé en 1909 près du lac Tibériade. Comme pour ceux qui ont été créés dans la foulée, son objectif était de favoriser la création d’Israël en rendant la terre fertile. Dans la Palestine de l’époque, l’agriculture était très peu développée.
Aujourd’hui, ces kibboutz continuent à jouer un rôle important sur le plan économique. On en compte aujourd’hui près de 270 répartis sur le territoire israélien. Autour de 170.000 personnes résident dans ces communautés. Et les fermes, souvent ultra-modernes, qu’ils exploitent assurent 40% de la production agricole du pays, selon les données de la Kibbutz Industry Association. Une partie d’entre eux se sont diversifiés, ont développé des activités industrielles de pointe et même investi dans la tech, secteur clé de l’économie israélienne.
Un idéal socialiste qui a évolué
La majorité d’entre eux ont aussi fait évoluer leur idéal de départ pour… ne pas disparaître. Leurs membres ont voté pour la « privatisation », afin de rester attractifs et d’assurer le renouvellement des générations. Concrètement, chaque membre est autorisé à se constituer un patrimoine grâce à ses revenus. Patrimoine financier, qu’ils peuvent transmettre à leurs enfants. Il existe néanmoins encore une soixantaine de kibboutz qui ont maintenu l’intégralité de leur mode de fonctionnement historique.