Les conséquences économiques de la guerre entre le Hamas et Israël pourraient encore aggraver l’inflation qui touche de nombreux pays dans le monde, attisée notamment par une nouvelle hausse du prix du pétrole.

Au-delà des drames humains et de l’horreur qu’elle engendre, l’attaque du Hamas en Israël et ses possibles conséquences secouent, depuis samedi, les différentes places financières mondiales, à commencer par celles du Moyen-Orient. A Tel Aviv, la Bourse a connu sa chute la plus importante depuis mars 2020 et le « krach » du covid-19, plongeant de plus de 6 % dimanche 8 octobre. Dans les pays Arabes, la baisse est plus mesurée : environ 2 %, en Arabie saoudite ou en Egypte par exemple. Du côté des devises, la monnaie israélienne, le shekel, a reculé lundi de 2,44 % face au dollar. La Banque d’Israël est d’ailleurs intervenue lundi pour atténuer la volatilité de sa devise et « apporter la liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement du marché », a indiqué l’institution dans un communiqué. La monnaie américaine, valeur refuge, gagne quant à 0,31 % face à l’euro.

 

L’Iran, un rôle pivot sur le pétrole

Mais c’est au sujet du pétrole que le conflit qui vient pourrait avoir le plus de conséquences. Non pas qu’Israël ou la Palestine soient des acteurs de taille concernant cette matière première, mais à cause du jeu de dominos géopolitique que la guerre engendrerait. C’est la stabilité du Moyen-Orient qui est mise à mal, notamment en ce qui concerne l’Iran, dont l’implication dans l’attaque terroriste qui a visé Israël samedi est envisagée par certains : selon le Wall Street Journal de dimanche, Téhéran aurait aidé à planifier l’attaque pendant plusieurs semaines. Des informations rejetées lundi par le porte-parole de la diplomatie iranienne. Mais toute riposte d’Israël contre l’Iran, où transitent 17 millions de barils par jour, pourrait avoir d’importantes répercussions sur le cours du pétrole. Ce ne serait pas une première, puisqu’entre 2011 et 2014, les cours du Brent avaient fluctué autour de 100 dollars le baril, soutenus tant par les sanctions internationales contre Téhéran que par le conflit syrien.

Les bourses en faibles baisses

 

Pour l’instant, l’effet reste limité. A 16 heures, heure de Paris, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre avait gagné un peu plus de 3.30 %, à 87,27 dollars. Face à cette hausse, les Bourses européennes et américaines ont ouvert en ordre dispersé lundi : Paris a ouvert en baisse de 0,27 % tout comme Francfort, de 0,57 %, et Wall Street, de 0,16 %, tandis que Londres, dont l’indice est composé de nombreuses valeurs liées aux matières premières, a gagné 0,30 %. En France, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a d’ailleurs estimé lundi que les conséquences économiques de l’offensive du groupe islamiste contre Israël « devraient être limitées, s’il n’y a pas d’embrasement régional ».

Mais les perturbations potentielles de l’approvisionnement en provenance de l’Iran pourraient avoir des conséquences plus importantes que lors de la décennie précédente. Car, depuis, Téhéran a augmenté sa production et ses exportations de pétrole, malgré l’embargo américain, compensant d’ailleurs en partie la baisse des exportations de son voisin saoudien. La hausse du cours du pétrole entamée ce week-end, et qui pourrait se poursuivre dans les jours qui viennent selon l’évolution du conflit, intervient alors que le prix du baril venait d’entamer un cycle de baisse depuis le début septembre, ce qui constituait une première depuis des mois.

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