Benjamin Netanyahu vient de confier au général Gal Hirsch la gestion du problème des captifs et des disparus. Quelles sont les données actuelles de ce sujet brûlant et douloureux pour la population israélienne ? Quelles sont les solutions possibles ?
Le Hamas, probablement surpris lui-même du nombre de captifs israéliens qu’il détient, n’a pas encore décidé de ce qu’il va exiger en échange de leur libération. Tablant sur la valeur sacrée que placent les Israéliens en toute vie humaine, le prix que fixera la faction terroriste sera exorbitant. Demandera-t-elle un arrêt des frappes israéliennes effectuées en représailles de l’attaque surprise de samedi dernier ? Liant ainsi les mains de Tsahal. Se contentera-t-elle d’une demande de libération en masse de ses militants détenus dans les geôles israéliennes ? On ne peut qu’en douter. Si le Hamas ne détenait qu’une demi-douzaine de captifs, cela serait envisageable sur la base du tarif pratiqué lors de la dernière tractation en date : un seul soldat prisonnier, du nom de Gilad Shalit, contre plus de mille terroristes.
Tant que le Hamas ne fixe pas son prix, les personnes qu’il détient ne sont pas des otages, par définition. Mais les victimes d’un rapt. L’objectif étant donc de les délivrer et non de les acheter. Ce qui nécessite l’usage de la force.
Il est toutefois impossible de monter une opération du style Entebbe dans la mesure où les captifs ont été dispersés dans Gaza. Il faut donc songer à une action qui forcerait le Hamas à plier. Au Moyen-Âge, pour faire libérer un otage de marque détenu dans une forteresse, il était coutume d’assiéger l’endroit et d’en affamer la population jusqu’à ce que les ravisseurs cèdent. Couper l’eau et les vivres aux habitants de Gaza serait contraire à la stratégie qui vise à les dissocier des terroristes sous la coupe de qui ils vivent. Des mesures comme l’enlèvement ou l’élimination de hauts dirigeants et commandants risqueraient de pousser les terroristes à exécuter des otages en guise de riposte.
Avant de recourir à ces extrêmes, il faut donner sa chance à l’intervention de la diplomatie. Les Égyptiens, intermédiaires souvent efficaces dans les tractation indirectes entre Jérusalem et le Hamas à Gaza, ont entamé des pourparlers pour une libération humanitaire des enfants et des personnes âgées. La Jordanie semble vouloir se joindre à cette initiative. Une pression internationale n’aura d’effet que si des états musulmans et arabes s’y associent, tels la Turquie, les Emirats arabes unis, et Bahreïn.
La première mission de Gal Hirsch va consister à obtenir une liste des personnes enlevées, avec la preuve qu’elles sont bien aux mains du Hamas et qu’elles sont vivantes. Et, si possible, des informations sur leur état de santé. A quoi s’ajoutera la liste des corps de soldats et civils tués sur le terrain et emmenés à Gaza. Depuis des décennies, de nombreux cas de disparus se trouvent dans l’impasse. Tel celui du navigateur Ron Arad, dont l’avion a été abattu au-dessus du Liban, en 1986. On ignore son sort jusqu’à ce jour. Des restes de l’agent du Mossad Elie Cohen, exécuté en Syrie, en 1965, à ceux des soldats Adar et Golding, tombés à Gaza durant l’opération Bordure Protectrice (2014).
L’opinion publique, en Israël, réclame à corps et à cri que l’on sauve les captifs. Mais, dans le même temps, elle veut absolument que l’on mette fin une fois pour toutes aux exactions du Hamas, quitte à risquer la perte supplémentaire de vies humaines et des captures de soldats. La situation tragique d’aujourd’hui est la résultante de longues années durant lesquelles Jérusalem a négocié avec le Hamas, oubliant à qui elle avait affaire. Il faut bien sûr annihiler le Hamas. On a attendu trop longtemps pour le faire. Si longtemps que cela peut attendre encore un peu. La priorité sont les captifs. L’objectif est d’assurer leur délivrance. Et de régler son compte au Hamas ensuite.
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