Si l’inscription du site préhistorique de Tell es-Sultan, près  de Jéricho, en Judée Samarie, sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco a réjoui les Palestiniens, les Israéliens de droite se sont opposés à cette décision annoncée dimanche 17 septembre lors d’une réunion du comité du patrimoine mondial de l’Unesco à Riyad, en Arabie saoudite.

Après que le comité a déclaré le monticule ovale de la vallée du Jourdain – qui contient des dépôts préhistoriques d’activité humaine et comprend la source pérenne adjacente de ‘Ain es-Sultan – « la plus ancienne ville fortifiée du monde », les réactions n’ont pas tardé à fuser et les politiciens israéliens de droite du Caucus de la terre d’Israël de la Knesset ont tenu une réunion d’urgence sur un site près de Jéricho, appelé le « site de la terre », sur un site près de Jéricho appelé les Palais Hasmonéens (autrefois résidence du roi Hérode), qui ne fait pas partie de la zone désignée pour le statut de patrimoine mondial et se trouve dans la zone C sous contrôle israélien.

Le ministre israélien du patrimoine, Amichai Eliyahu, a exprimé sa consternation face à la désignation par l’Unesco. Il a déclaré que « l’Unesco agit à l’encontre de la vérité objective en reconnaissant le site antique de Jéricho comme palestinien et en donnant une légitimité à [l’Autorité palestinienne] à un moment où l’AP procède à un déni méthodique du patrimoine et endommage gravement des sites historiques au quotidien ».

Cependant, selon Emek Shaveh, une organisation israélienne à but non lucratif qui défend les droits du patrimoine culturel et protège les sites anciens appartenant à « toutes les communautés » en tant que biens publics, a indiqué : « ces derniers jours, le gouvernement israélien et [les membres de la Knesset] d’extrême droite ont induit en erreur la communauté diplomatique et l’opinion publique internationale. La détérioration à laquelle ils ont fait référence dans les médias ne se situe pas dans les limites de Tell es-Sultan, le site désigné pour l’inscription ».

Le site de Tell es-Sultan se trouve sous juridiction palestinienne, comme le palais d’Hisham, ruine omeyyade du VIIIe siècle qui figure sur la liste indicative du patrimoine mondial de l’Unesco et fait partie d’un circuit de tourisme culturel naissant dont les habitants espèrent qu’il contribuera à stimuler l’économie locale.

Israël conserve de son côté le contrôle de plusieurs sites du patrimoine autour de la ville de Jéricho.

Israël s’est retiré de l’Unesco en 2017 à la suite des Etats-Unis, qui accusaient l’institution de biais anti-israélien, sous la présidence de Donald Trump. Mais l’Etat juif y conserve une influence. Or son représentant n’a soulevé aucune objection durant la procédure. De même, ses alliés au comité du patrimoine mondial, notamment la Bulgarie, ne se sont pas opposés au classement, qui a été voté à l’unanimité à Riyad.

Source : The Art Newspaper & Israël Valley

 

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