Le projet IMEC (corridor économique Inde-Moyen-Orient-Europe) a été présenté la semaine dernière par le G20 et signé par l’Inde, les États-Unis, l’Union européenne, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU).

Il vise à construire un chemin de fer et, plus tard, des câbles numériques et électriques, ainsi qu’un pipeline d’hydrogène propre, de l’Inde à l’Europe en passant par la Jordanie et Israël.

Pour l’Occident, il s’agit d’un effort pour concurrencer l’influence croissante de la Chine au Moyen-Orient et peut servir de plateforme pour affirmer une certaine influence économique occidentale et promouvoir une croissance économique stabilisée ; il ne sera toutefois pas un véhicule pour éloigner les puissances régionales de Pékin.

De leur côté, les monarchies du Golfe considèrent que leur centralité géopolitique est liée à leur position de plaque tournante mondiale, capitalisant sur leur position géostratégique entre l’Asie, l’Afrique et l’Europe et dans leur esprit, l’IMEC s’alignera sur le projet  chinois de la route de la soie, plutôt qu’elle ne la concurrencera, les acteurs régionaux considérant qu’il est dans leur intérêt de travailler avec les deux.

Les Européens devraient être prêts à l’accepter et à travailler activement avec les partenaires du Golfe pour souligner la vision de l’IMEC en tant que plateforme de promotion d’une croissance économique inclusive et stabilisatrice dans l’ensemble de la région et contrebalancer l’approche exclusive qui ne profite qu’aux Émirats arabes unis, à l’Arabie saoudite, à la Jordanie et à Israël.

Donc,  le plan d’action de l’IMEC devrait être ouvert à des extensions vers d’autres acteurs régionaux, tels qu’Oman, qui pourrait fournir un accès portuaire plus large plutôt que de compter uniquement sur les EAU ; la Turquie, dont l’inclusion pourrait encourager la désescalade en Méditerranée orientale ; et l’Égypte, pour apaiser les inquiétudes selon lesquelles l’objectif principal de l’IMEC est de contourner le canal de Suez.

Le passage de l’IMEC par le détroit d’Ormuz devrait également renforcer les arguments en faveur d’une désescalade régionale avec l’Iran.

Pour réussir, les participants à l’IMEC devront également s’assurer que le projet se concrétise et qu’il est suffisamment attrayant pour inciter les acteurs régionaux à agir. Le projet coûtera des dizaines de milliards de dollars et devra relever d’énormes défis logistiques, ce qui nécessitera un engagement important de la part de l’Occident.

Source : ECFR & Israël Valley

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