Le 6 Octobre 1973, c’est Yom Kippour. Tous les israéliens sont dans les synagogues ou chez eux en attendant le Chofar. C’est ce jour-là que les présidents égyptien Anouar El Sadate et syrien Hafez El Assad choisissent pour lancer une offensive contre Israël. Pour le Caire, il s’agit de reconquérir une bande de terre sur la rive orientale du canal de Suez acquise par Israël pendant la Guerre des Six Jours et pour Damas les hauteurs du Golan administrées par l’état hébreu en 1967.
Une offensive qui prend Isrsël de court. Malgré les mouvements de troupes syriennes et égyptiennes observés dans le Golan et dans la region du canal de Suez, les dirigeants n’anticipent pas cette opération. Ni la première ministre Golda Meir, ni Moshe Dayan le ministre de la défense.
De ce fait nombreux sont les soldats à avoir été envoyés en permission à l’occasion du Grand Pardon. Des dirigeants qui de surcroit sous estiment la capacité militaire des pays arabes. Israël accuse de lourdes pertes humaines et matérielles durant les premiers jours du conflit. Le temps de se reprendre et de s’organiser. Tsahal perd du terrain avant finalement de retourner la situation à son avantage. Grâce aussi au soutien militaire américain. Et alors que l’armée est à une trentaine de kilomètres de Damas et 70 du Caire, les efforts diplomatiques, sous l’égide des américains et des soviétiques, font stopper l’avancée israélienne. Le 25 octobre, c’est le cessez-le-feu.
Cette guerre, contre toute attente, est finalement un succès pour Israël en dépit de près de 3000 morts – chiffre important au regard de la population. Mais les israéliens demandent des comptes à leurs leaders qu’ils accusent de négligence, cette guerre aurait pu se terminer par une véritable débâcle. Le mythe de l’invincibilité de Tsahal est mis à mal ainsi que celui de l’infaillibilité du renseignement.
L’année suivante Golda Meir démissionne. On raconte même qu’elle aurait pensé au suicide. S’en suit une crise sociale et politique. Et en 1977, les travaillistes doivent laisser leur place au Likoud. Et preuve du traumatisme profond laissé par ce conflit, il n’y a toujours aucune rue en Israël qui porte le nom de guerre de Kippour, comme c’est le cas pour toutes les autres.