Selon MBS, l’Arabie saoudite et Israël sont proches d’un accord de normalisation
Le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, surnommé « MBS », a affirmé mercredi sur la chaîne américaine Fox News que son pays et Israël se rapprochaient « tous les jours » d’une normalisation de leurs relations. Interrogé par ailleurs sur la perspective que l’Iran se dote de l’arme nucléaire, il a averti que son pays serait contraint, dans cette hypothèse, de suivre la même voie.
L’Arabie saoudite et Israël se « rapprochent » d’une normalisation de leurs relations, a déclaré mercredi 20 septembre le prince héritier saoudien, avertissant parallèlement que son pays se doterait de l’arme nucléaire si l’Iran faisait de même.
« On s’en rapproche tous les jours », a affirmé Mohammed ben Salmane en parlant d’un accord de normalisation avec Israël dans un entretien avec la chaîne Fox News, tandis que le président américain Joe Biden rencontrait à New York le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Pour nous, la question palestinienne est très importante. Nous devons la résoudre », a-t-il dit, en s’exprimant en anglais de façon détendue et soulignant que « les négociations se poursuivaient bien jusqu’à présent ».
Garanties de sécurité
Il a démenti des informations de presse faisant état d’une « suspension » des discussions avec Israël. « Nous espérons qu’elles aboutiront à un résultat qui facilitera la vie des Palestiniens et qui permettra à Israël de jouer un rôle au Moyen-Orient », a ajouté ben Salmane, dit « MBS », lors de cet entretien réalisé en Arabie saoudite.
Cette possible normalisation pourrait impliquer des garanties de sécurité de la part des États-Unis pour la monarchie pétrolière. Interrogé sur ce sujet, Mohammed ben Salmane a rappelé que les liens entre Riyad et Washington remontaient à huit décennies et qu’un possible accord de sécurité entre les deux nations « renforcerait » leur coopération militaire et économique, sans autre détail.
Israël a déjà normalisé ses relations avec cinq pays arabes : Bahreïn, l’Égypte, la Jordanie, le Maroc et les Émirats arabes unis.
Mais le président iranien Ebrahim Raïssi a averti mercredi soir à New York qu’une éventuelle normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite constituerait une trahison de la cause palestinienne. « Nous pensons qu’une relation entre des pays de la région et le régime sioniste serait un coup de poignard dans le dos du peuple palestinien et de la résistance palestinienne », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
« Guerre avec le reste du monde ».
Interrogé par ailleurs sur la perspective que l’Iran se dote de l’arme nucléaire, le prince héritier, qui dirige de facto le royaume saoudien, a averti que l’Arabie serait alors contrainte de faire de même.
« Nous nous préoccupons du fait qu’un pays puisse se doter d’une arme nucléaire. C’est une mauvaise chose », a-t-il affirmé. « Ils n’ont pas besoin de se doter d’une arme nucléaire parce qu’ils ne peuvent pas l’utiliser ». Cela reviendrait selon lui à déclencher « une guerre avec le reste du monde ». Mais, a-t-il ajouté, « s’ils en obtiennent une, on devra en avoir une nous aussi ».
L’Iran dément vouloir obtenir l’arme nucléaire mais ses stocks d’uranium enrichi ont dépassé les niveaux autorisés par l’accord de 2015 sur le nucléaire, conclu sous Barack Obama et dont s’était retiré l’ancien président Donald Trump.
Réussir un rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël aaurait un « effet puissant sur la stabilisation de la région, sur l’intégration de la région, sur le fait de rassembler les peuples », a estimé mercredi le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, dans une interview avec la chaîne ABC.
Avec AFP