« La démocratie israélienne est en jeu » Thomas Friedman, chroniqueur du New York Times, à i24NEWS.

Calev Ben-David

Le journaliste se dit fier de refléter « ce que la majorité des Israéliens craignent » à propos de la réforme judiciaire controversée de leur gouvernement

Thomas Friedman, chroniqueur chevronné du New York Times, et depuis longtemps une voix influente sur les questions liées à Israël et au Moyen-Orient, s’est entretenu avec i24NEWS sur son rôle dans les critiques du gouvernement israélien, en particulier sur sa réforme judiciaire controversée.

Ces derniers mois, le chroniqueur a intensifié ses critiques, utilisant sa plateforme éditoriale pour plaider contre la coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et sa proposition de réforme judiciaire, tout en soutenant le mouvement de protestation contre ladite réforme. Friedman a appelé ses compatriotes juifs américains à « sauver Israël d’une menace interne israélienne manifestée par le gouvernement lui-même », et a même fait pression sur l’administration du président américain Joe Biden ainsi que sur la monarchie saoudienne sur cette question, s’attirant la colère du Premier ministre Netanyahou, du gouvernement et de ses partisans.

« La démocratie israélienne est en jeu , comme l’ont ressenti des centaines de milliers d’Israéliens qui ont manifesté au cours des six derniers mois. C’est pourquoi je me suis impliqué », a déclaré Friedman à i24NEWS.

L’une des récentes critiques de Friedman a été adressée directement à l’administration Biden et à la monarchie saoudienne, le journaliste qualifiant le gouvernement israélien de « pas normal » et exhortant à ne pas laisser Netanyahou faire de Joe Biden et de Mohammed ben Salamane ses « idiots utiles » par le biais d’une normalisation israélo-saoudienne.

« Je ne m’oppose pas à la normalisation israélo-saoudienne. Je soutiens que la normalisation saoudienne avec Israël ne servira les intérêts saoudiens, israéliens et américains que si l’Arabie saoudite conditionne cette normalisation dans des termes qui préserveront une solution à deux États », a expliqué Friedman.

« C’est bon pour l’Arabie saoudite, les États-Unis et la stabilité des relations israélo-palestiniennes. S’ils ne le font pas, ils contribueront à tuer le processus de paix et à permettre à un gouvernement israélien qui, à mon avis, n’est pas engagé dans une voie saine ni dans une entreprise démocratique. J’aimerais voir une normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, mais les conditions dans lesquelles cela se produit comptent vraiment », a-t-il déclaré.

Danny Danon, membre du Likoud à la Knesset, a écrit une lettre ouverte critiquant les prises de position du chroniqueur du New York Times. Dans une précédente interview accordée à i24NEWS, Danon avait accusé Friedman de nuire aux relations diplomatiques en faisant pression sur Biden pour qu’il ne rencontre pas Netanyahou.

« Comment pouvez-vous demander au président américain de ne pas rencontrer notre Premier ministre ? Même si vous ne soutenez pas le Premier ministre, vous devez le respecter. Lorsqu’un autre pays vient aux États-Unis pour rencontrer Biden, vous ne le faites pas. Regardez ce que dit ce gouvernement ou ce qui se passe », a affirmé l’ancien ambassadeur israélien à l’ONU.

« Si Biden veut rencontrer Netanyahu demain, c’est fantastique. J’espère qu’ils le feront, et j’espère que Biden profitera de cette opportunité pour exposer ce qu’il m’a dit… ce que fait Israël, à savoir imposer un changement gigantesque dans le système juridique israélien, sans consensus, est une très mauvaise chose pour Israël et pour l’avenir des relations américano-israéliennes » a répondu Friedman. « Il y a un malentendu ici », a-t-il poursuivi. « Il ne s’agit pas de moi. Tout ce que je dis et défends reflète parfaitement ce que dit la majorité des Israéliens. Tout ce que je fais, c’est m’assurer que leurs points de vue, leurs aspirations et leurs craintes pour la démocratie israélienne soient pleinement compris par le public américain et « ceux au sein de l’administration américaine. Je continuerai à le faire, j’en suis fier ». Et Friedman de rajouter :  « Savez-vous combien d’Israéliens m’ont remercié ? Les critiques font partie de mon travail »

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