Dix ans après son entrée dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, le mont Fuji est victime de son succès : les touristes affluent, trop nombreux. Alors même que le risque d’une éventuelle éruption du volcan est toujours présent, rappelle le quotidien “Asahi Shimbun”. De nombreux touristes israéliens se rendent au Japon pour voir le Mont Fuji.
L’ambassadeur d’Israël au Japon et le ministre japonais des Affaires étrangères Kenji Yamada, ont signé récemment un accord sur un visa « vacances-travail » qui permettra aux voyageurs israéliens de travailler et de voyager au Japon pendant un an.
L’accord sur les visas vacances-travail, permet aux jeunes israéliens et japonais âgés de 18 à 30 ans d’obtenir un visa pour un séjour d’une durée pouvant aller jusqu’à 12 mois et de combiner travail, étude de la langue et stages dans le pays d’accueil pendant leurs vacances. Les jeunes israéliens diplômé dans les domaines de la high-tech pourront travailler au Japon, qui s’intéresse beaucoup aux capacités de la start-up nation.
L’accord « vacances-travail » fait suite à l’inauguration de la ligne directe Israël-Japon d’El Al qui a été ouverte avec l’aide du ministère des Affaires étrangères et de l’ambassade d’Israël à Tokyo. Ce nouvel accord et la récente ligne directe entre Tel Aviv et Tokyo devraient contribuer à augmenter le nombre de touristes israéliens au Japon et l’arrivée de touristes et d’hommes d’affaires nippons en Israël.
SELON COURRIER INTERNATIONAL. « Cette année, le mont Fuji a fêté ses dix ans au patrimoine mondial de l’humanité. La pandémie désormais derrière nous, le site devrait retrouver cet été sa forte fréquentation d’avant-crise. D’autant qu’aucune mesure de limitation du nombre de visiteurs, objet de nombreuses oppositions, n’a été décidée. La prévention des catastrophes volcaniques est également un sujet important.
Nous sommes le 18 juin. Les cars arrivent les uns après les autres sur le parking de la cinquième station de la Fuji Subaru Line [où se termine la route d’accès], dans la préfecture de Yamanashi, à l’ouest de Tokyo. Les visiteurs étrangers sont particulièrement nombreux. La saison des ascensions commence en juillet. Les réservations, en provenance du Japon et d’ailleurs, se sont succédé dans les refuges, qui affichent tous complet.
Avant la pandémie, le nombre annuel d’ascensionnistes dépassait les 200 000 et l’augmentation des déchets était devenue un problème. Le Conseil international des monuments et des sites (Icomos), l’organe consultatif de l’Unesco, a appelé les autorités locales à “réguler les visiteurs”, notamment en limitant leur nombre.
Difficile contrôle du nombre de randonneurs.
Réticentes à l’idée de restreindre l’accès à la montagne, les collectivités concernées ont préféré introduire la collecte d’une contribution pour la préservation du mont Fuji, de 1 000 yens [environ 6 euros] en principe, que les visiteurs versent sur une base volontaire. Le Conseil du patrimoine culturel mondial du mont Fuji, composé entre autres des préfectures de Yamanashi et de Shizuoka [qui abritent la montagne], a pleinement instauré le système en 2014. En huit ans, à l’exception de 2020, la collecte a rapporté 690 millions de yens [4,5 millions d’euros] à la préfecture de Yamanashi et 360 millions de yens [2,3 millions d’euros] à celle de Shizuoka. Cependant, la contribution n’étant pas obligatoire, elle n’est pas perçue de manière systématique. De plus, le fait qu’il existe plusieurs points de départ d’ascension rend sa collecte difficile.
Selon le rapport que le gouvernement a présenté à l’Unesco sur l’état de conservation du site, le nombre souhaitable de randonneurs quotidiens est estimé à 4 000 au départ de Yoshida-guchi [entrée Yoshida, au nord de la montagne], côté Yamanashi, et à 2 000 au départ de Fujinomiya-guchi [entrée Fujinomiya, au sud du Mont Fuji], côté Shizuoka. “Il faudrait se décider à mettre en place un droit d’entrée obligatoire, ce qui contribuerait à maintenir la sécurité et le confort des randonneurs”, soutient Shigeru Horiuchi, le maire de la ville de Fujiyoshida, comprenant Yoshida-guchi. Mais d’autres craignent que ce genre de mesure restrictive n’affecte l’économie locale.
En 2021, un groupe d’experts dépendant du Conseil du patrimoine culturel mondial du mont Fuji a commencé à examiner l’introduction d’un système d’accès à la zone conditionné à l’acquittement d’une taxe locale spéciale. Sa mise en application a encore été reportée cet été en raison de “problèmes à régler.”
Comment faire face à une éruption du mont Fuji ?
Un autre sujet a pris de l’importance depuis l’inscription du mont Fuji au patrimoine mondial : la prévention des risques volcaniques. Dans l’éruption du mont Ontake – à la frontière des préfectures de Nagano et de Gifu [dans le centre du Japon] – survenue en septembre 2014, cinquante-huit personnes sont mortes et cinq autres ont été portées disparues.
En 2015, comme mesure de protection en cas de projections volcaniques, la préfecture de Yamanashi et la ville de Fujiyoshida ont mis 2 500 casques à la disposition des randonneurs à la cinquième station du mont Fuji et le long des sentiers d’ascension. Depuis 2017, le Centre de conseils en matière de sécurité, installé à la sixième station, prête également des casques et encourage les randonneurs qui en possèdent à apporter le leur.
En mars dernier, le Conseil de prévention des catastrophes volcaniques du mont Fuji, composé de trois préfectures avoisinant la montagne, ainsi que du gouvernement national, a élaboré un nouveau plan global d’évacuation. Jusque-là, les randonneurs étaient appelés à redescendre de la montagne lorsque le niveau d’alerte était relevé au niveau 3 (accès restreint) ; ils ont désormais pour instruction de le faire dès les premiers signes d’activité volcanique au-delà de la cinquième station, quel que soit le niveau d’alerte.
Reprise des entraînements anti-éruption
Après le grand séisme de l’est du Japon [11 mars 2011], des personnes qui travaillent dans les magasins et les refuges de la cinquième station de Yoshida-guchi ont formé un Conseil des volontaires pour la prévention des catastrophes, qui a lancé des exercices d’évacuation en 2015. En mai dernier, ils ont également constitué un corps de pompiers d’une vingtaine de membres, la “brigade du mont Fuji”, chargée d’encadrer l’évacuation des randonneurs en cas d’alerte. Après quatre ans d’interruption en raison de la crise sanitaire, les exercices ont repris cette année, leur contenu adapté au plan d’évacuation nouvellement établi. “Lors de l’éruption volcanique du mont Ontake, nous pouvions voir les fumées d’ici. Je me suis dit qu’il n’était pas exclu que le Fuji se réveille à son tour”, se souvient Shoichi Osano, 56 ans, président du Conseil des volontaires et chef de la brigade du mont Fuji, avant d’ajouter : “Nous souhaitons multiplier les exercices efficaces pour être prêts en cas d’éruption.”