Dans un revirement surprenant, le député du Shas, Moshe Arbel, a récemment affirmé que l’appartenance à la communauté ultra-orthodoxe ne garantit pas automatiquement une exemption du service militaire en Israël. Cette déclaration a suscité des réactions au sein de la société israélienne, mettant en lumière les questions entourant la conscription et la place de la religion dans le pays.

Le ministre de la Santé et de l’Intérieur, Moshe Arbel, a souligné que l’exemption du service militaire ne devrait pas être considérée comme une simple question de foi, mais plutôt comme une responsabilité partagée par tous les citoyens. Il a remis en question la pratique consistant à utiliser l’exemption religieuse comme une échappatoire au service militaire, qualifiant ceux qui en profitent de profiteurs.

« En tant que personne ayant moi-même servi dans l’armée et dans la réserve, ainsi que mes frères, dont l’un en tant qu’officier, je tiens à préciser clairement que l’appartenance à la communauté ultra-orthodoxe ne doit pas être une raison pour être exempté du service militaire », a déclaré Arbel. Alors que le service militaire est obligatoire en Israël, de nombreux hommes ultra-orthodoxes préfèrent ne pas servir et cherchent des exemptions pour des raisons religieuses.

La controverse réside principalement autour de l’étude de la Torah dans les yeshivot, qui permet de reporter le service militaire. Les étudiants de la yeshiva ont traditionnellement le droit de différer indéfiniment leur service militaire pendant leurs études religieuses. Arbel a souligné qu’il respecte le rôle de la Torah dans la vie de nombreux ultra-orthodoxes, mais il a également insisté sur le fait que cela ne devrait pas être utilisé comme une excuse pour éviter les obligations militaires.

La nouvelle législation proposée vise à abaisser l’âge d’exemption pour les hommes ultra-orthodoxes de 26 à 22 ans, tout en encourageant le service national en tant qu’alternative. Cependant, le débat s’intensifie à mesure que les partisans de l’exemption religieuse cherchent à consolider leur position. Le parti ultra-orthodoxe Judaïsme unifié de la Torah a même proposé une loi visant à établir l’étude de la Torah comme une loi fondamentale pour empêcher toute annulation future de la Haute Cour.

Les opinions divergentes sur cette question reflètent les tensions profondes au sein de la société israélienne. D’un côté, certains soutiennent que l’exemption religieuse reconnaît la valeur spirituelle et culturelle de l’étude de la Torah. De l’autre côté, des voix s’élèvent pour exiger une égalité de traitement en matière de service militaire, arguant que chaque citoyen devrait contribuer à la défense nationale, indépendamment de son affiliation religieuse.

Le débat autour de l’exemption du service militaire pour les membres de la communauté ultra-orthodoxe met en évidence les enjeux de l’identité, de la religion et de la citoyenneté en Israël. Alors que la société israélienne cherche un équilibre entre la reconnaissance des pratiques religieuses et l’unité nationale, la question de la conscription continuera probablement de susciter des discussions passionnées et des réflexions profondes sur l’avenir du pays.

Jforum.

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