Combien de nuances de jaune existe-t-il sur Terre ? De la lumière crue du soleil à la couleur du sable ? La réponse semble infinie pour qui déambule dans les méandres des dunes du Néguev, dans le sud d’Israël.

Depuis la ville de Beersheba, après deux heures de route en direction du sud-est, apparaissent soudain une multitude de serres.

Et tout autour, des palmeraies gigantesques. Sous un soleil de plomb, des dizaines d’ouvriers, camouflés dans des vêtements amples, s’activent le long des rangées de tomates cerises. D’autres sont perchés sur des dattiers.

Certains empaquettent les marchandises prêtes à être exportées. Bienvenue au moshav Idan, une collectivité agricole fondée en 1980.

Cette exploitation de trente hectares est connue pour cultiver la plus petite tomate au monde, de la taille d’une myrtille. Avec son goût sucré et son allure de bonbon, elle agrémente les assiettes des plus grandes tables de la planète.

Ce n’est pourtant pas un mirage. Dans cette région aride qui s’étend entre le Sinaï égyptien et la Jordanie vivent près de 750 000 personnes. Car le Néguev est pour Israël un pari fou : transformer ces étendues stériles en terres fertiles, et faire surgir des cités du néant. Ce défi, c’était celui de David Ben Gourion, le père fondateur de la nation. En 1935, il visita pour la première fois la région où, à l’époque, tout n’était que désolation. D’où son constat : dans le Néguev, il manque deux choses, de l’eau et des Juifs. Depuis la naissance du pays, en 1948, Israël a bel et bien réussi à faire fleurir le désert. Mais pas seulement : au cours de la dernière décennie, le Néguev est devenu une sorte de Silicon Valley orientale, la vitrine technologique d’un Etat qui veut s’affirmer dans l’agriculture de pointe, la robotique et la cybersécurité. Quitte à chambouler la vie des communautés bédouines qui peuplent la zone depuis des siècles, sans leur laisser le choix.

COPYRIGHTS. .geo.fr/voyage/c

Partager :