Dans une interview accordée à la chaîne de télévision publique américaine PBS au cours du week-end, le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a laissé entendre que Jérusalem ne s’opposerait pas à un programme nucléaire saoudien comme condition à la normalisation. « Le diable est dans les détails. Nous devrons examiner ce qui sera finalement convenu », a-t-il indiqué. « L’Arabie saoudite peut commencer à enrichir de l’uranium dès demain si elle le souhaite, en se tournant vers la Chine ou la France. La question est de savoir ce qui se passera si elle décide de prendre une autre voie que celle impliquant les Etats-Unis », a-t-il poursuivi.
Ces propos ont vivement fait réagir le dirigeant de l’opposition, Yair Lapid, qui a affirmé qu’un programme nucléaire saoudien « mettrait en danger la sécurité d’Israël ». « L’Iran est le seul pays du Moyen-Orient qui enrichit de l’uranium dans le cadre d’un programme nucléaire, et cela ne doit pas s’étendre. Il est possible de parvenir à un accord qui renforce notre sécurité nationale, sans qu’Israël ne donne son feu vert à l’enrichissement d’uranium au Moyen-Orient. »
Lors de cette même interview au média américain, Ron Dermer a estimé que l’Arabie saoudite pouvait être la locomotive d’un changement drastique dans la région. « Si nous parvenons à la paix avec l’Arabie saoudite, les autres pays arabes et musulmans suivront. Riyad considère qu’un tel accord ancrera ses relations avec les États-Unis pour le prochain demi-siècle », a-t-il affirmé.
Le ministre israélien des Affaires stratégiques se trouvait à Washington afin d’y rencontrer le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken pour discuter du futur accord, ainsi que des menaces posées par l’Iran et ses mandataires dans la région. Dans son édition de dimanche matin, le New York Times a rapporté que des négociations avaient commencé au Sénat et à la Chambre des représentants pour obtenir la majorité nécessaire à l’accord tripartite entre Riyad, Washington et Jérusalem.
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