Intel a annoncé mercredi qu’elle annulait un accord de 5,4 milliards de dollars pour l’acquisition de la société israélienne Tower Semiconductor, basée à Migdal HaEmek. La multinationale n’a pas obtenu le feu vert des régulateurs chinois pour l’achat, comme l’exigeait le contrat.

Intel a déclaré dans un communiqué qu’elle paierait 353 millions de dollars à Tower Semiconductor pour se retirer de l’accord. Le PDG d’Intel, Pat Gelsinger, a déclaré que « le respect de son entreprise pour Tower n’a fait que se renforcer tout au long de ce processus, et nous continuerons à chercher des occasions de travailler ensemble à l’avenir ».

Tower Semiconductor (anciennement TowerJazz) fabrique depuis près de 30 ans des puces semi-conductrices analogiques pour les secteurs de la consommation, de l’industrie, de l’automobile, de la téléphonie mobile, des infrastructures, de la médecine, de l’aérospatiale et de la défense. Dans le passé, l’entreprise a travaillé au développement d’une technologie d’imagerie pour le gouvernement américain, qui a été utilisée par la NASA en 2018 pour capturer sa première image à l’intérieur de l’atmosphère du soleil.

Tower possède des usines à San Antonio, au Texas, à Newport Beach, en Californie, ainsi qu’au Japon et en Israël. Elle partage également une usine italienne avec une autre société.

Lors de l’annonce de l’achat en février dernier, Intel a déclaré que l’acquisition ferait progresser de manière significative sa stratégie de fabrication de dispositifs intégrés (IDM) 2.0, annoncée pour la première fois en 2021, afin d’alimenter son expansion manufacturière, en commençant par un investissement estimé à 20 milliards de dollars pour construire deux nouvelles usines en Arizona et 20 autres milliards de dollars pour les usines de l’Ohio et du Nouveau-Mexique.

Dans le cadre de cette stratégie, Intel a lancé Intel Foundry Services (IFS), une unité commerciale autonome chargée de devenir un fournisseur majeur de capacités de fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis et en Europe pour servir les clients mondiaux. T.O.I. TIMES OF ISRAEL.

LE PLUS.

Selon Bloomberg, le régulateur chinois aurait refusé d’approuver le deal avant la date butoir du 15 août. Intel n’aura attendu que deux minutes après minuit (du 15) pour publier son communiqué d’abandon du rachat. Pour les observateurs, il ne fait guère de doutes que le refus de la Chine est une forme de réponse aux récentes mesures de coercitions engagées par les Etats-Unis contre les entreprises de la tech chinoise. Ce que l’on appelle déjà « la guerre des puces » vient de franchir une nouvelle étape. Pour Intel, le coup est rude, d’autant que le rachat de Tower Semiconductor s’inscrivait dans une stratégie plus globale de reconquête du marché face à l’ogre TSMC.
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