Netanyahu mène un blitz médiatique international ces dernières semaines, s’entretenant avec NBC News, Fox News, CNN, ABC News, NPR et d’autres, pour une offensive de charme mondiale visiblement destinée à réfuter les critiques virulentes sur les plans de refonte judiciaire de son gouvernement.
Au lendemain de l’adoption par le gouvernement, fin juillet, d’une loi empêchant les juges d’examiner les nominations et les décisions du gouvernement sur la base du critère de « raisonnabilité », les actions israéliennes ont plongé et le shekel a perdu de sa valeur.
Les entrepreneurs, les fondateurs de start-up et leurs employés sont en première ligne des manifestations de masse contre le projet de refonte du système judiciaire proposé par le gouvernement. Ils craignent que ce projet ne compromette le système d’équilibre des pouvoirs et le caractère démocratique d’Israël, ce qui menacerait la position du pays en tant que pôle d’investissement stable.
Dimanche, Modi Shafrir, stratège en chef de la Banque Hapoalim, a déclaré que les fonds spéculatifs et les gestionnaires d’actifs s’inquiétaient de l’effet de la réforme sur la prime de risque d’Israël et sur les cotes de crédit du pays.
Jeudi, Citibank a revu à la baisse ses prévisions pour l’économie israélienne en 2023 et 2024, invoquant la chute des investissements et les inquiétudes liées à l’impact de la refonte judiciaire du gouvernement et d’autres décisions politiques. La banque américaine a réduit sa projection de croissance pour Israël en 2023 de 3,3 % à 3,1 %, tandis que les prévisions pour 2024 sont passées de 3,3 % à 2,8 %.
Après l’adoption de la loi sur le « caractère raisonnable », la banque d’investissement américaine Morgan Stanley a abaissé le crédit souverain d’Israël à une « note d’aversion », citant « l’incertitude persistante sur les perspectives économiques dans les mois à venir ». Les agences de notation internationales Moody’s Investors Service et Standard & Poor’s ont émis des avertissements selon lesquels l’agitation politique actuelle liée à la refonte judiciaire présente des risques pour la croissance économique et la stabilité sociale en Israël. Les agences n’ont toutefois pas encore, jusqu’à présent, modifié la notation d’Israël depuis l’adoption de la dernière loi.
Moody’s a exprimé ses inquiétudes face à l’effondrement des investissements en capital-risque dans les entreprises technologiques locales au cours du premier semestre de l’année, suite à la présentation du projet judiciaire, et a cité des données montrant que 80 % des nouvelles start-ups israéliennes ont choisi de s’enregistrer à l’étranger au cours de la même période. En avril, l’agence de notation a abaissé la perspective de crédit d’Israël de « positive » à « stable », citant une « détérioration de la gouvernance d’Israël » et les bouleversements provoqués par la tentative du gouvernement de refondre le système judiciaire de manière radicale
Sharon Wrobel a contribué à cet article. Times of Israël.