ZOOM ISRAEL. Israël risque de subir des dégradations de sa notation financière, une baisse des investissements étrangers et un affaiblissement du secteur technologique si les tensions provoquées par le projet controversé de réforme de la justice continuent, mettent en garde investisseurs et analystes.
Le Parlement israélien a approuvé il y a une semaine une première mesure de la réforme judiciaire portée par le gouvernement ultra-conservateur de Benjamin Netanyahu, qui restreint la capacité de la Cour suprême à annuler certaines décisions gouvernementales qu’elle jugerait « déraisonnables ». Ce vote a conduit des milliers de personnes à manifester. Le shekel a perdu plus de 2% face au dollar dans les jours qui ont suivi, ce qui porte son repli à plus de 9% depuis janvier. L’indice MSCI Israël sous-performe les principales bourses mondiales, comme l’indice MSCI All Country World.
Le secteur technologique menacé. « Le principal problème pour les investisseurs étrangers qui s’intéressent à Israël en ce moment est l’incertitude », a déclaré Hamish Kinnear, analyste en chef chez Verisk Maplecroft. Elle complète : « Il n’y a pas de perspective claire. Tant que ce sera le cas, l’économie israélienne restera un point d’interrogation ». Cependant, jusqu’à la fin du mois de juin, les investissements étrangers dans les actions israéliennes sont restés solides, selon les données de Copley Fund Research. Le pourcentage de fonds mondiaux exposés à Israël s’élevait à 35,5%, le plus élevé depuis 2017, tandis que le pays a connu la plus forte augmentation de nouveaux investissements depuis le début d’année (+3,44%).
Hamish Kinnear, de Maplecroft, estime que l’inflation relativement faible par rapport à des pays au profil similaire avait stimulé l’investissement, mais que de nouveaux mouvements sociaux pourraient faire dérailler les rentrées d’argent. Le produit intérieur brut devrait augmenter d’environ 2,5% cette année et de 3% en 2024, mais pourrait n’être que de 1,0% et 1,6% respectivement si les tensions ne sont pas maîtrisées, a averti Morgan Stanley.
La grande inquiétude est que les bouleversements pourraient faire chuter les investissements dans le secteur technologique israélien, qui représente près d’un cinquième du PIB national, plus de la moitié des exportations et un quart des recettes de l’impôt sur le revenu. Le contrecoup de la réforme « menace de pousser l’économie sur la voie d’une croissance durablement plus faible », a écrit dans une note Nicholas Farr, économiste chez Capital Economics.
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(Avec Reuters)