Israël a récupéré la montre d’un espion exécuté en Syrie.
La montre, récupérée des « mains ennemies », sera remise à la famille de l’un des espions les plus célèbres d’Israël, qui a été exécuté par la Syrie en 1965.
Israël a annoncé jeudi avoir récupéré dans un « pays ennemi » la montre d’un espion devenu célèbre après son exécution en Syrie dans les années 60, à l’issue d’une « récente » opération de son service de renseignement extérieur.
Eli Cohen est perçu comme un héros en Israël depuis qu’il a été pendu en place publique en 1965 en Syrie après avoir infiltré les cercles du pouvoir à Damas au début des années 60.
Israël a plusieurs fois demandé à la Syrie, avec laquelle il est techniquement toujours en état de guerre, de pouvoir récupérer « à titre humanitaire » les restes de son espion, natif d’Egypte.
« La montre (d’Eli Cohen) a été rapportée en Israël après une opération spéciale du Mossad qui a eu lieu récemment », a indiqué le gouvernement israélien dans un communiqué.
« Après son exécution le 18 mai 1965, sa montre a été conservée par un Etat ennemi », a ajouté le gouvernement sans préciser le pays en question, bien qu’il s’agisse très vraisemblablement de la Syrie.
Dans le communiqué, le chef du Mossad Yossi Cohen a indiqué que l’opération spéciale avait eu lieu cette année et que la montre qu’il portait lors de sa capture faisait partie de sa « fausse identité arabe ».
Cet objet va être exposé au quartier général du Mossad jusqu’en septembre avant d’être confié à la famille Cohen.
Les informations qu’Eli Cohen a obtenues à Damas sont considérées en Israël comme ayant joué un rôle majeur dans la conquête militaire en 1967 du plateau du Golan.
Une fois la montre rapatriée en Israël, des opérations spéciales de recherche et de renseignement ont déterminé sans équivoque qu’il s’agissait de la montre qui avait appartenu à l’espion.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a félicité les services de renseignement pour cette opération.
« Je félicite les hommes du Mossad pour cette opération déterminée et courageuse, dont le seul objectif était de rendre à Israël un souvenir de ce grand combattant qui a grandement contribué à la sécurité de l’Etat », a-t-il dit.
Nadia Cohen, la veuve d’Eli Cohen, a déclaré à la Dixième chaîne d’information que c’était très émouvant pour elle d’avoir récupéré la montre.
Le chef du Mossad a déclaré que Cohen ne sera jamais oublié : « La montre est en Israël depuis plusieurs mois. C’était très émouvant d’apprendre cela. C’est quelque chose que Eli a placé sur sa peau », a-t-elle confié. « Si Dieu le veut, peut-être que son corps sera aussi rendu à Israël. »
« Son héritage, de dévouement, de détermination, de courage et d’amour de la patrie est notre héritage. Nous nous souvenons et nous avons maintenu des liens étroits avec sa famille, Nadia et les enfants au fil des ans », a déclaré le chef du Mossad.
« C’était la montre d’Eli Cohen qu’il portait en Syrie jusqu’au jour où il a été arrêté », a-t-il ajouté. « La montre faisait partie de l’image opérationnelle d’Eli Cohen et de son identité arabe fabriquée. »
L’agent du Mossad Eli Cohen a été jugé et exécuté par le gouvernement syrien pour espionnage le 18 mai 1965, après avoir infiltré avec succès le gouvernement syrien sous l’alias Kamel Amin Thaabet pendant quatre ans. Les renseignements transmis à Israël pendant cette période ont été considérés par le Premier ministre Levi Eshkol comme ayant grandement aidé Israël pendant la guerre des Six Jours.
Au fil des ans, Nadia Cohen a lancé sans succès plusieurs appels au gouvernement syrien pour qu’il restitue la dépouille de son défunt mari. En 2008, un ancien chef de bureau du précédent dirigeant syrien Hafez el-Assad a affirmé que personne ne savait où Cohen était enterré.
« La tombe a été déplacée après un jour ou deux », a déclaré Monjer Motsley lors d’une interview. « Nous avions peur qu’Israël envoie des forces pour récupérer le corps ».
« Il est difficile de localiser les ossements de Cohen », a-t-il ajouté. « Assad avait promis de rendre les restes de Cohen, mais quand il a posé des questions à ce sujet, les agents de sécurité lui ont répondu : ‘Monsieur, nous ne savons pas où est la tombe’, alors il ne pouvait pas promettre. »
En mars, Nadia Cohen a déclaré à la radio israélienne que le regretté chef du Mossad Meir Dagan avait demandé l’aide des États-Unis jusqu’en 2011, après le déclenchement de la guerre civile syrienne, pour contribuer à ramener ses restes en Israël en vue de leur inhumation.
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