RADIO J. La crise des retours des israéliens en Israël. Le déclin des Israéliens qui reviennent au pays. Nous allons consacrer notre chronique de ce jeudi à ce phénomène.
14H45. BONJOUR STEVE. SUR RADIO J.
DIASPORA ISRAELIENNE.
EN 2023. Une diminution significative du nombre d’Israéliens qui choisissent de retourner en Israël inquiète les responsables académiques et industriels. On estime que 750 000 Israéliens vivent aux États-Unis. Beaucoup d’entre eux ne souhaitent plus revenir au pays.
Depuis des années, le ministère de l’Intégration israélien a mis en place une vaste campagne internationale pour convaincre les ressortissants israéliens vivant à l’étranger de rentrer à la maison. Remboursement des dépenses médicales, aides pour retrouver un emploi dans la high- tech, tout était bon pour inciter les membres de la diaspora israélienne.
Depuis 2008, un peu plus d’un membre du corps enseignant sur cinq des universités israéliennes a quitté le pays pour travailler dans des universités américaines.
EVOLUTION ACTUELLE. Le retour d’anciens Israéliens a chuté de 52 % au premier semestre de 2023 par rapport à la même période en 2022. Cette baisse a entraîné une perte estimée à 1 400 résidents de retour pour Israël.
Ces chiffres sont préoccupants car les Israéliens qui reviennent contribuent fortement à l’économie nationale, en particulier dans le domaine de la technologie de pointe.
Des études ont révélé que leur contribution au PIB est près de cinq fois supérieure à la contribution moyenne par habitant en Israël.
Traditionnellement, environ 40 % des rapatriés viennent des États-Unis, tandis que les autres sont dispersés dans divers pays.
Environ 70 % des résidents de retour effectuent leur retour dans la seconde moitié de l’année, après la fin de l’année scolaire, ce qui rend les mois à venir cruciaux pour évaluer la situation en 2023.
Selon une étude de l’association Science Abroad, la plupart des rapatriés s’intègrent dans le milieu universitaire et hospitalier, tandis que 30 % trouvent leur place dans des entreprises privées liées à leur domaine d’études.
Certains optent même pour les deux secteurs simultanément. Le désir de proximité avec la famille et les amis, de donner à leurs enfants une éducation israélienne et un sentiment d’appartenance à la société israélienne sont parmi les principales motivations pour revenir au pays.
Cependant, des témoignages personnels et des réponses négatives à des offres de recherche prestigieuses montrent que de nombreux chercheurs post-doctorants à l’étranger demandent un délai d’un an pour réfléchir avant de revenir en Israël.
Certains citent l’instabilité politique et sociale comme raison de leur hésitation à rentrer. Ce phénomène pourrait avoir des conséquences néfastes à long terme pour l’économie israélienne, notamment en ce qui concerne la recherche, l’entrepreneuriat et le développement des étudiants pour les générations futures.
Les retours en Israël étant devenus moins fréquents, le pays risque de perdre un potentiel de PIB considérable. Les estimations de Science Abroad indiquent que sur une carrière de 30 ans, l’État pourrait perdre 2,4 milliards de Shekels en raison du départ de scientifiques qui ne reviennent pas.
Cette tendance à la baisse est également liée à la réforme du système judiciaire en Israël, qui a suscité des inquiétudes chez les chercheurs quant à la stabilité politique et légale du pays.
La prise en compte de cette situation est devenue une priorité pour le gouvernement israélien, qui a mis en place divers programmes pour encourager les scientifiques à revenir dans le pays.
Il est essentiel que les autorités israéliennes réfléchissent aux mesures à prendre pour attirer de nouveau les talents et les compétences dans le pays. Le développement de l’innovation, de la recherche et de la technologie dépend en grande partie de l’implication de chercheurs qualifiés et motivés.
Pour garantir un avenir prospère pour l’économie israélienne, une solution devra être trouvée pour inverser cette tendance à la baisse des retours en Israël ». (Sources et adaptation d’un article de Jforum).