Texte partiel du discours du président israélien Isaac Herzog lors d’une session conjointe du Congrès américain à Washington, le 19 juillet 2023, tel que fourni par son bureau en anglais et traduit en français par le Times of Israel.

 

Monsieur le président, chers amis. Dans les mariages juifs, un verre est placé sur le sol, et est intentionnellement piétiné et broyé. Ce rituel évoque la destruction de notre Temple à Jérusalem il y a 2 000 ans. Ce n’est qu’une fois le verre brisé que la célébration peut vraiment commencer. Lors du jour le plus joyeux de l’union de deux personnes qui se sont réunies pour construire quelque chose d’entier, nous nous souvenons de ce qui a été brisé dans notre pays. Ainsi, l’amer se mêle au sucré. Aujourd’hui, le calendrier hébraïque indique le 1er jour du mois de Av. Dans la tradition juive, c’est une période sombre pendant laquelle nous pleurons la perte de notre souveraineté. Les communautés juives du monde entier déplorent le début de notre exil national, où tout au long de deux millénaires, nous avons continuellement exprimé un lien spirituel avec notre Terre Sainte ancestrale et un désir de rentrer chez nous et de retrouver notre indépendance.

Aujourd’hui, en ce moment de l’histoire de mon peuple, alors que je me trouve ici au Capitole pour célébrer les 75 ans de l’Indépendance d’Israël avec notre plus grand partenaire et ami, les États-Unis d’Amérique, mon âme déborde de fierté et de joie. Le peuple d’Israël est infiniment reconnaissant pour l’ancienne promesse tenue et pour l’amitié que nous avons formée.

En 1949, le président des États-Unis d’Amérique, Harry S. Truman, a rencontré le grand rabbin du nouvel État d’Israël, mon grand-père, le rabbin Yitzhak Isaac Halevi Herzog, dans le bureau ovale. C’était quelques années seulement après que chacun d’eux eut plaidé et fait campagne pour le sauvetage des Juifs d’Europe massacrés pendant la Shoah par les nazis. S’adressant au président Truman, le rabbin Herzog l’a remercié d’avoir été le premier dirigeant mondial à reconnaître officiellement l’État d’Israël, onze minutes après sa fondation. Il a parlé de la Divine Providence qui a destiné le président Truman à aider à faire renaître Israël, après 2 000 ans d’exil. Les témoins de la rencontre se souviennent des larmes coulant sur les joues du président Truman. Nous sommes honorés d’avoir parmi nous aujourd’hui le petit-fils du président Truman, Clifton Truman Daniel.

Lorsque l’État d’Israël a été créé en 1948, la terre que le Tout-Puissant a promise à Abraham, vers laquelle Moïse a conduit les Israélites, la terre de la Bible, du lait et du miel, est devenue une terre exquise de démocratie. Contre toute attente, le peuple juif est rentré chez lui et a construit un foyer national, qui est devenu une belle démocratie israélienne, une mosaïque de Juifs, musulmans, chrétiens, druzes et circassiens, laïcs, traditionnels et orthodoxes, de toutes confessions, et de toutes opinions et modes de vie possibles. Une terre qui a accueilli des exilés d’une centaine de différents pays. Une terre qui est devenue la Start-up Nation – un centre d’innovation et de créativité, d’action sociale et de découverte intellectuelle, d’éveil spirituel et d’entreprises commerciales, d’ingéniosité scientifique et de percées médicales vitales.

Nous avons construit un État-nation qui a fait face à la guerre, au terrorisme et à la délégitimation sans relâche depuis sa naissance. Un pays qui se bat pour se défendre de l’ennemi, mais dont les citoyens continuent de se saluer avec le mot « paix », Shalom.

Un pays qui est fier de sa dynamique démocratique, de sa protection des minorités, des droits de l’Homme et des libertés civiles, tels qu’ils sont définis par son Parlement, la Knesset, et sauvegardés par une Cour suprême forte et un pouvoir judiciaire indépendant.

Un État fondé sur l’égalité complète des droits sociaux et politiques pour tous ses habitants, sans distinction de religion, de race ou de genre – comme stipulé explicitement dans la Déclaration d’Indépendance d’Israël.

Un pays en constante évolution. Un mélange d’accents, de croyances, d’origines et de coutumes. Un vrai miracle des temps modernes.

C’est la douceur dont notre pays a bénéficié. Cependant, chers amis, l’amer jette une ombre noire sur notre pays, sur notre région, sur notre monde.

Monsieur le président, peut-être que le plus grand défi auquel Israël et les États-Unis sont confrontés en ce moment est le programme nucléaire iranien.

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