Vu d’Israël. Alexandre Bompard réoriente les projecteurs sur Carrefour.

Par |2023-07-17T07:40:33+02:0017 Juil 2023|Catégories : FRANCE-ISRAEL|

Alexandre Bompard, qui était récemment en Israël à l’occasion du lancement de Carrefour, est l’homme du Jour d’IsraelValley.

DANS CAPITAL. « Alexandre Bompard, est parvenu à réorienter les projecteurs sur Carrefour. Et quel coup ! Le président directeur général du géant de la distribution a mis la main sur les enseignes Cora et Match du groupe Louis Delhaize. Une acquisition à un milliard d’euros, dont la finalisation est prévue pour l’été 2024 et qui permettra au groupe de récupérer 175 magasins, essentiellement dans le Nord et le Grand-Est, où Carrefour était jusqu’ici peu présent.

Préparée dans le plus grand des secrets, l’opération aurait été ficelée en seulement quelques semaines. C’est la plus grosse acquisition menée par Carrefour depuis plus de vingt ans en France. Elle intervient deux ans après la tentative de rachat de Carrefour par le Canadien Couche-Tard et le projet de fusion avortée avec Auchan. Cette fois, Alexandre Bompard permet à son groupe de quitter le statut de proie, ou de fiancé malheureux, pour apparaître comme un acteur majeur de la consolidation du secteur de la distribution.

+2,3% de parts de marché pour aller chatouiller Leclerc.

« Au-delà de notre proximité culturelle avec le groupe Louis Delhaize et ses enseignes, c’est une opération stratégique et transformante. Elle est basée sur une conviction profonde : celle de l’importance de rester réactif dans un marché en consolidation où les actifs de qualité sont rares », a confié Alexandre Bompard, au Figaro. En récupérant ces 115 supermarchés et 60 hypermarchés, Carrefour va s’adjoindre leurs 2,3% de parts de marché et s’offrir un coup d’accélérateur pour venir chatouiller le leader, Leclerc. Fin juin, Carrefour pesait 20% de parts de marché, contre 22,4% pour Leclerc. Le match va désormais être serré.

Le quinquagénaire tient enfin sa revanche. A son arrivée à la tête du groupe en 2017, il avait trouvé un ancien leader fortement chahuté, dont la croissance était en berne et les parts de marchés en recul d’année en année. L’enseigne qui caracolait encore en tête du secteur quelques années plus tôt, avec plus de 24% de parts de marché et sept points d’avance sur son suiveur en 2010, venait de perdre sa place de leader au profit de Leclerc. En cause, une accumulation de grosses acquisitions mal digérées, notamment la célèbre fusion avec Promodes.

Alexandre Papais / Carrefour DR

Pour redonner sa place au groupe, l’ancien patron d’Europe 1 et de la Fnac lui a imposé un choc de compétitivité. Dans un premier plan stratégique lancé dès 2018, il a engagé Carrefour à devenir « leader mondial de la transition alimentaire pour tous ». En parallèle de ses actions en faveur du mieux-manger, le PDG a imposé un grand plan de rationalisation, visant à générer 2 milliards d’euros d’économies en deux ans. En diminuant l’assortiment et les frais de structures, Alexandre Bompard a engagé le groupe dans une profonde réduction des coûts. Efficace, la cure d’austérité a été prolongée et le groupe a continué à réaliser environ un milliard d’économies par an. L’énarque a également accéléré sur le digital. « Notre transformation en une digital retail company, annoncée en 2021, nous a également permis d’améliorer notre productivité et de mieux gérer nos stocks afin de limiter les ruptures en magasins », confiait-il à Capital en mars dernier.

Redonner de l’élan au format hypermarché

Son combat suivant a été celui de la modernisation de l’hypermarché, format malade et en perte de vitesse. Alexandre Bompard a réduit la taille des magasins en rognant notamment sur l’offre non-alimentaire. Certains espaces ont été confié à des enseignes spécialisées, notamment Darty pour l’électrodomestique, ou la Fnac pour le livre. Un pari gagnant. Depuis 2020, le groupe a retrouvé de la croissance et gagne des parts de marché mois après mois. Même sur le format hypermarché !

En fin d’année dernière, Alexandre Bompard a de nouveau pris date avec le marché, à travers son plan « Carrefour 2026 ». Au cœur de sa stratégie, la méthode dite Maxi, importée d’Amérique latine, qui consiste à transformer encore les hypermarchés du groupe avec un assortiment plus lisible et 20% de références en moins et une adaptation plus fine de l’offre à l’emplacement du magasin. Les prochains mois diront si le modèle fonctionne. Si l’autorité de la concurrence valide l’opération annoncée le 12 juillet, les soixante magasins Cora viendront participer à leur tour à la grande transformation annoncée et permettre à Alexandre Bompard de rendre à Carrefour sa couronne de leader. Rendez-vous est pris.

CAPITAL. COPYRIGHTS.

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