Elbit Systems prévoit deux usines de drones au Maroc.

Le Maroc et Israël ont convenu de renforcer leur coopération militaire en l’élargissant au renseignement et à la cyber-sécurité.

 

Un drone Elbit Hermes 450 s'apprête à atterrir sur la base aérienne de Palmachim, lors de l'opération Aube au début du mois d'août 2022. (Crédit : Armée israélienne)

Un drone Elbit Hermes 450 s’apprête à atterrir sur la base aérienne de Palmachim, lors de l’opération Aube au début du mois d’août 2022. (Crédit : Armée israélienne)

La société israélienne de défense Elbit Systems prévoit l’ouverture de deux usines de drones au Maroc, a annoncé le mois dernier Shai Cohen, chef du bureau de liaison israélien à Rabat sur le départ.

Le diplomate israélien a indiqué que l’un des deux sites industriels devrait être installé à Casablanca, sans apporter plus de précisions.

Elbit est une société technologique majeure spécialisée dans le développement d’un large éventail de systèmes de défense, de sécurité intérieure et de dispositifs commerciaux qui sont vendus dans le monde entier.

La société, dont les actions sont cotées à la bourse de Tel Aviv et au Nasdaq, opère dans divers domaines, notamment l’aérospatiale, terrestre et navale, le commandement et le contrôle, les communications et les systèmes de renseignement, de surveillance et de reconnaissance.

Le Maroc et Israël ont convenu de renforcer leur coopération militaire en l’élargissant au renseignement et à la cyber-sécurité, lors d’une réunion bilatérale de défense en janvier dernier à Rabat, selon l’armée marocaine.

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid (à droite) inaugure le bureau de liaison d’Israël à Rabat, au Maroc, le 12 août 2021, aux côtés du vice-ministre marocain des Affaires étrangères Mohcine Jazouli (au centre) et du ministre de la Protection sociale Meir Cohen (à gauche). (Crédit : Shlomi Amsalem/GPO)

Les deux pays « se sont accordés à renforcer davantage cette coopération et à l’élargir à d’autres domaines, notamment le renseignement, la défense aérienne et la guerre électronique », avait alors indiqué l’état-major des Forces armées royales (FAR) dans un communiqué.

Cette annonce faisait suite à la première réunion du comité de suivi de la coopération de défense maroco-israélienne qui s’était déroulée quelques jours plus tôt dans la capitale marocaine, dans le cadre du rapprochement militaire entre les deux pays.

La rencontre avait été co-présidée par l’inspecteur général des FAR, Belkhir El Farouk, et le directeur du bureau des affaires politico-militaires du ministère de la Défense israélien, Dror Shalom.

Les deux parties avaient également examiné différents volets de leur coopération, dont « la logistique, la formation et les entraînements ainsi que l’acquisition et la modernisation des équipements », détaillait le communiqué.

Une coopération « porteuse d’intérêts mutuels et basée sur la confiance et le soutien réciproque », s’était félicité Belkhir El Farouk, le numéro deux de l’armée marocaine.

Illustration : Le ministre de la Défense Benny Gantz, à gauche, avec le ministre marocain des Affaires étrangères Nasser Bourita à Rabat, au Maroc, le 24 novembre 2021. (Crédit : AP Photo/Mosaab Elshamy/Dossier)

En novembre 2021, l’ex-ministre israélien de la Défense Benny Gantz avait signé à Rabat un protocole d’accord encadrant les relations sécuritaires avec le Maroc.

Un responsable du ministère de la Défense avait fait savoir que si Israël entretenait des liens sécuritaires étroits avec la Jordanie et l’Égypte, deux pays avec lesquels l’État juif a signé des traités de paix, jamais un protocole d’accord n’avait été signé avec ces deux partenaires par Israël – ce qui rendait cette signature marocaine « sans précédent ».

La visite historique de Gantz avait été suivie en juillet par celle de l’ex-patron de l’armée Aviv Kochavi, la première par un chef d’état-major d’Israël dans le royaume chérifien.

Le rapprochement entre le Maroc et Israël s’est accéléré depuis la normalisation diplomatique opérée en décembre 2020 dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.

Ce rapprochement est vu d’un très mauvais œil par l’Algérie voisine, un fervent soutien des Palestiniens, exacerbant les tensions déjà vives entre les deux pays en raison de profonds désaccords au sujet du Sahara occidental.

Un conflit au Sahara occidental oppose le Maroc, qui contrôle 80 % du territoire, aux indépendantistes du front Polisario soutenus par l’Algérie.

 

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