Suivez les pas des pèlerins qui se rendent sur ces tombes sacrées en Israël.

Les fidèles affluent de partout pour prier sur les tombes des prophètes et des érudits de l’ancienne Terre sainte. Voici un guide de quelques-uns des sites vénérés les plus visités

 

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La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
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La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
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La tombe de Yehuda Nessiah au nord de Safed. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe de Yehuda Nessiah au nord de Safed. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Sur la tombe de Shemaiah, une citation en hébreu qui lui est attribuée, dont la traduction est "Shemaiah dit : aimez le travail et détestez les autorités religieuses », à Gush Halav en Galilée. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Sur la tombe de Shemaiah, une citation en hébreu qui lui est attribuée, dont la traduction est « Shemaiah dit : aimez le travail et détestez les autorités religieuses », à Gush Halav en Galilée. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La tombe du prophète Zacharie dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La tombe du prophète Zacharie dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
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La tombe de Benjamin, fils de Jacob, à Kfar Saba. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe de Benjamin, fils de Jacob, à Kfar Saba. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La tombe de Yehuda Nessiah, au nord de Safed. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La tombe de Yehuda Nessiah, au nord de Safed. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
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La tombe du prophète Zacharie, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe du prophète Zacharie, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
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La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    
La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Sur la tombe d'Avtalion, une tapisserie ornée d'une citation en hébreu qui lui est attribuée, dont la traduction anglaise est : "Avtalion dit que les érudits doivent faire attention à leurs mots", à Gush Halav en Galilée. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Sur la tombe d’Avtalion, une tapisserie ornée d’une citation en hébreu qui lui est attribuée, dont la traduction anglaise est : « Avtalion dit que les érudits doivent faire attention à leurs mots », à Gush Halav en Galilée. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La tombe de Benjamin, fils de Jacob, à Kfar Saba. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La tombe de Benjamin, fils de Jacob, à Kfar Saba. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La tombe de Honi le traceur de cercle, à Hatzor Haglilit. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La tombe de Honi le traceur de cercle, à Hatzor Haglilit. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Une cave à proximité de la ville de Pekiin dans le nord d'Israël où le rabbin Simon Bar Yochai se serait caché des romains pendant 13 ans. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Une cave à proximité de la ville de Pekiin dans le nord d’Israël où le rabbin Simon Bar Yochai se serait caché des romains pendant 13 ans. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • Le chêne vieux de 600 ans qui surplombe la tombe de Rabbi Yosef Abba Halafta. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    Le chêne vieux de 600 ans qui surplombe la tombe de Rabbi Yosef Abba Halafta. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
  • La tombe de Raban Gamilel II, à Yavne. (Crédit : Shmuel Bar-Am)
    La tombe de Raban Gamilel II, à Yavne. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Au cours du Ier siècle avant notre ère, Israël a souffert d’une terrible sécheresse. Le sol se fissurait et les récoltes étaient mauvaises.

En Galilée vivait un sage nommé Honi Hameaguel, qui était si juste que lorsqu’il entrait dans le Temple, la cour brillait de milles éclats. Mais pouvait-il faire pleuvoir ?

Honi sortit de sa maison et pria le Seigneur pour qu’il pleuve. Comme rien ne se passait, Honi prit un bâton et traça un cercle sur le sol sec et poussiéreux. Se plaçant au centre, il informa le Seigneur qu’il ne partirait pas tant que la sécheresse n’aurait pas pris fin.

De minuscules gouttes tombèrent, ce qui contraria le sage. Il dit : « J’ai prié pour que tombe une vraie pluie qui arroserait les champs ! Ce n’est pas ça ! Je reste ici ! »

Enfin, une pluie merveilleuse, désaltérante et vivifiante se mit à tomber. La sécheresse, qui durait depuis trois longues années, avait pris fin. Honi sortit de son cercle et rendit grâce au Seigneur. C’est ainsi qu’il reçut son nom : Honi le traceur de cercles (Honi Hameaguel).

Des Juifs du monde entier affluent sur la tombe de Honi, près de la ville de Hatzor HaGlilit en Galilée, ainsi que sur d’autres tombes similaires en Terre d’Israël et à l’étranger. Certains viennent prier, espérant que le tsadik (le Sage) lié au site, ou enterré dans celui-ci, intercédera auprès de Dieu en leur faveur : ils peuvent demander à Dieu de leur envoyer un conjoint ou d’inverser un destin cruel. On peut les voir à toute heure du jour, lisant les Textes saints, priant et, assez souvent, pleurant doucement.

Voici une liste non exhaustive de lieux saints souvent visités par des pèlerins qui espèrent que leurs prières soient entendues.

La tombe de Honi le traceur de cercle, à Hatzor Haglilit. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Tombe de Benjamin, fils de Jacob
Site traditionnel : Kfar Saba

Benjamin était le plus jeune des fils de Jacob. Sa mère, Rachel, l’épouse bien-aimée de Jacob, mourut en donnant naissance à ce garçon, qui joua un rôle majeur lors d’une famine en Terre sainte.

Lorsque les enfants de Jacob sont allés chercher de la nourriture en Égypte, ils ont été reçus par leur frère Joseph, qu’ils avaient vendu comme esclave et qui était devenu un haut fonctionnaire égyptien. Joseph a fait semblant de ne pas reconnaître ses frères et sœurs et a manœuvré pour s’assurer que la prochaine fois qu’ils viendraient, ils amèneraient leur frère Benjamin avec eux. Il leur joua alors un tour et ils réussirent à démontrer qu’ils s’étaient améliorés dans le domaine de l’amour fraternel et qu’ils étaient déterminés à protéger le jeune Benjamin, contrairement aux mauvais traitements qu’ils lui avaient infligés.

La tombe de Benjamin, fils de Jacob, à Kfar Saba. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

C’est alors qu’il se fit connaître de ses frères. La Torah nous dit qu’il « se jeta au cou de son frère Benjamin et pleura ». Un ancien commentaire juif se demande si Benjamin n’avait pas deux cous au lieu d’un. Il propose l’interprétation suivante : Joseph pleurait parce qu’il savait que deux temples seraient construits sur le territoire de Benjamin et qu’ils seraient tous deux détruits.

Tombes de Shemaiah et d’Avtalion
Village maronite de Gush Halav en Galilée

Sur la tombe d’Avtalion, une tapisserie ornée d’une citation en hébreu qui lui est attribuée, dont la traduction est « Avtalion dit que les universitaires doivent faire attention à leurs paroles », à Gush Halav en Galilée. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Shemaiah et Avtalion, convertis ou descendants de convertis au judaïsme, ont vécu à la fin du Ier siècle avant notre ère. Ils étaient les quatrièmes d’une lignée d’éminents sages, chefs spirituels, qui ont travaillé en binôme sur une période de près de 200 ans.

Shemaiah est célèbre pour avoir déclaré que les gens devaient « aimer le travail, détester les autorités religieuses et se tenir à l’écart du gouvernement ». Avtalion est connu pour avoir vivement conseillé aux érudits de ne pas utiliser leurs paroles à mauvais escient.

La légende veut que Shemaiah soit un descendant direct du souverain assyrien Sennachérib, dont les troupes ont été anéanties par des anges en 701 avant notre ère lorsqu’il a tenté de s’emparer de Jérusalem. Malgré ces antécédents, Shemaiah et Avtalion étaient tous deux très vénérés, en particulier par les gens du peuple. Un jour, à la fin de Yom Kippour, le jour du Grand Pardon, les deux hommes rencontrèrent le grand prêtre qui revenait du Temple avec une foule dans son sillage. Dès que les gens virent Shemaiah et Avtalion, ils abandonnèrent le grand prêtre pour suivre le binôme bien-aimé.

Tombe de Rabban Gamliel II
Yavne, centre d’Israël

Le sanctuaire de Rabban ben Gamliel. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Après la destruction du Second Temple et l’interdiction de pratiquer le judaïsme dans la ville sainte, le Sanhédrin, ou conseil judiciaire juif, a quitté Jérusalem pour s’installer dans la ville de Yavné. Son président, Rabban Gamliel II, a travaillé sans relâche pour donner un sens au chaos religieux qui régnait après la catastrophe, consacrant tous ses efforts considérables à l’abolition des différences et au rétablissement de l’unité juive. Il est connu pour ses décrets indulgents à l’égard des femmes et pour son humilité. En effet, on dit qu’au cours d’au moins un grand festin, il s’est levé et a servi lui-même les invités.

Contrairement à de nombreuses autres sépultures, celle attribuée à Rabban Gamliel II est une magnifique structure en forme de dôme, également connue sous le nom de Mausolée d’Abu Huraira (un compagnon de Mahomet, célèbre pour sa mémoire photographique). Situé sur un cimetière utilisé par les Juifs de Yavne depuis l’époque romaine, le tombeau sert également de sanctuaire musulman.

Tombe de Yehuda Nessiah
Juste au nord de Safed

La tombe de Yehuda Nessiah, au nord de Safed. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Petit-fils du rabbin Yehuda Hanassi, mieux connu, Yehuda Nessiah a vécu au IIIe siècle de notre ère. Selon une histoire talmudique, il entra un jour dans un village juif. Après avoir constaté que le système éducatif n’était pas impressionnant, il demanda aux anciens de la ville de lui amener les gardiens de la cité. Indiquant les meilleurs soldats, les anciens déclarèrent fièrement : « Voici les gardiens, comme vous l’avez demandé ».

« Non », répondit Nessiah. « Ce ne sont pas les gardes, mais les enseignants qui sont les gardiens de la ville. Vous devez investir plus d’argent dans l’éducation ! »

Grotte de Rabbi Shimon Bar Yochaï
Village druze de Pekiin

La grotte de Rabbi Shimon bar Yochai à Pekiin. (Crédit : Shmuel Bar-Am).

Chaque année, le 18e jour du mois d’Iyar du calendrier juif, des dizaines de milliers de Juifs montent sur le mont Meron, en Galilée, pour Lag BaOmer – une vaste célébration marquant la fin d’une épidémie survenue sur la terre d’Israël il y a 2 000 ans. Ils organisent également des festivités sur le lieu de sépulture traditionnel de Shimon Bar Yochaï, un éminent mystique qui fut l’élève de Rabbi Akiva, un célèbre sage qui fut écorché vif par les Romains au IIe siècle.

Comme son maître, Shimon Bar Yochaï s’est élevé contre les Romains, dénonçant les édits anti-juifs. Des soldats ont été envoyés pour exécuter le brillant rabbin, qui s’est enfui avec son jeune fils dans le village septentrional de Pekiin, la seule ville d’Israël à avoir maintenu une présence juive continue au cours des 2 000 dernières années.

Les deux hommes ont passé au moins dix ans à se cacher dans une minuscule grotte à l’intérieur de la ville. Ils ne subsistaient que grâce aux fruits d’un caroubier miraculeusement apparu à proximité et à l’eau d’une source qui avait providentiellement jailli du sol. Avec la tombe du mont Meron, la grotte et la source sont considérées par beaucoup comme des lieux saints.

Tombe de Yossi, fils de Halafta
Kfar Hananya en Haute Galilée

Le chêne vieux de 600 ans qui surplombe la tombe de Rabbi Yosef Abba Halafta. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

En 132 de notre ère, les Juifs d’Israël se sont à nouveau rebellés contre les Romains lors d’un soulèvement connu sous le nom de « Révolte de Bar Kochba » (132-135). Après avoir étouffé la révolte, les Romains ont interdit aux Juifs de se rendre à Jérusalem et ont détruit les villes juives du centre du pays. Ils interdirent l’enseignement juif dans les villes restantes, et le Sanhédrin, qui avait son siège à Yavné, a été contraint de le déplacer dans un obscur petit village appelé Usha, en Galilée.

Les limites des villes furent gravées sur des rochers afin que les Juifs sachent jusqu’où ils pouvaient marcher le jour du Shabbat tout en restant dans les limites de la ville, soit environ 900 mètres, au-delà desquels il n’était pas permis de s’égarer pendant le saint jour de repos. Les rabbins emmenaient leurs élèves dans ces faubourgs pour leur ordination et leurs études juives.

Un jour, Rabbi Yehuda ben Babba conduisit ses élèves à la frontière entre Usha et Shfaram et fut découvert par les Romains. Après avoir ordonné à ses élèves de s’enfuir – car ils représentaient l’avenir de la nation juive – ben Babba a été poignardé à mort.

Ordonné plus tôt par ben Babba, Yossi ben Halafta fut l’un des élèves qui s’enfuirent. Il devint si important au fil des ans que les centaines de mentions du nom « Rabbi Yossi » dans les sources juives se réfèrent exclusivement à lui.

Tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora
Vallée du Kidron

La tombe de Rabbi Ovadia ben Abraham de Bertanora, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Lorsque le rabbin Ovadia ben Abraham de Bertanora, en Italie, atteignit Jérusalem à dos d’âne en 1488, il trouva que c’était une petite ville misérable. La ville sainte était si pauvre que ses Juifs ne possédaient même pas de rouleau de la Torah.

À la fois rabbin éminent et banquier prospère, Rabbi Ovadia est rapidement reconnu par les dirigeants mamelouks du pays comme le chef de la communauté juive et par ses concitoyens comme leur chef spirituel.

S’il est parvenu à abolir un impôt oppressif pour les Juifs, il s’est surtout préoccupé de l’état de leur relation avec le judaïsme – ou de leur absence de relation. Il a travaillé sans relâche pour que la jeune génération s’intéresse à l’étude du judaïsme, a créé un séminaire religieux et est célèbre pour avoir écrit l’un des commentaires les plus connus du monde juif sur la Mishna, un recueil écrit de traditions orales juives d’une importance considérable.

Sa tombe se trouve à proximité d’autres lieux saints de la vallée : Yad Avshalom et la tombe de Zacharie.

La tombe du prophète Zacharie, dans la vallée du Kidron. (Crédit : Shmuel Bar-Am)

Aviva Bar-Am est l’auteure de sept guides en anglais sur Israël. Shmuel Bar-Am est un guide touristique agréé qui propose des visites privées et personnalisées en Israël pour les particuliers, les familles et les petits groupes.

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