Édouard Cukierman : « L’économie israélienne est forte et résiliente ».

ENTRETIEN L’homme d’affaires Édouard Cukierman rappelle que l’État hébreu est armé face aux soubresauts de la sphère financière et que les fondamentaux de l’économie israélienne sont excellents.

La crise bancaire aux États-Unis impacte-t-elle les start-ups israéliennes ?
E. C. : Les faillites de la Silicon Valley Bank, de la Signature Bank et de la Silvergate Bank ont suscité une crise de confiance et ne parve-naient plus à faire face aux retraits massifs de leurs clients. Elles ont été fermées par les autorités. Les plans de secours de la banque centrale ont été efficaces. De notre côté, nous aidons les sociétés financées par notre fonds et dont les comptes se trouvaient à la Silicon Valley Bank ou à la Signature Bank (cryptomonnaies), toutes deux confrontées à la baisse des valeurs high-tech depuis plusieurs mois. Nous avons une expérience unique car nous avons traversé d’autres crises, le krach boursier de 2001-2002, les subprimes en 2008… Sur 100 fonds actifs dans les années 2000 en Israël. Trois ont survécu dont la nôtre : Catalyst.

Qu’est-ce qui fait la force économique d’Israël ?
E. C. : Sa force réside dans ses sociétés technologiques qui ont toujours su faire face aux moments de crises, et dans sa capacité de résilience. Le shekel est une monnaie forte. Le chômage est passé sous le taux enviable des 4 %. La technologie israélienne est prospère.

Tel Aviv, ville la plus chère au monde, vient d’être classé au cinquième rang mondial des producteurs de licornes. Selon Tel Aviv Tech, les start-ups de Tel Aviv frôlent les 400 milliards de dollars, 3,5 fois plus qu’en 2018, et croissent plus rapidement que les écosystèmes de Los Angeles ou Londres. Sans oublier l’écosystème de Jérusalem qui est aussi très performant.

Les innovations variées et impressionnantes des start-ups israéliennes restent une valeur sûre d’investissement. Les technologies que nous avons en portefeuille auront un impact énorme sur l’environnement, la finance, la santé, les mobilités ou la high-tech…

Sur huit investissements de notre fonds Catalyst, quatre entreprises sont entrées au Nasdaq. Le niveau de maturité de la plupart des entreprises a permis de faire des sorties d’incubateurs ou qu’elles soient rachetées par des groupes internationaux. Cela fait trois décennies que nous investissons dans la high-tech mais je suis toujours ébloui par les technologies israéliennes de rupture. Ma motivation et ma passion sont intactes.

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Esther Amar

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