BONJOUR RADIO J. Bonjour chers auditeurs, bonjour à Léa Moscona et Lyz.
Chronique de Dr Daniel Rouach. Toutes les semaines, et depuis le 1er Mai, je vous raconte l’histoire de ses hommes et femmes israéliens qui grâce à l’innovation, la technologie, et à leur esprit d’entrepreneuriat et un monstrueux courage ont littéralement transformé une industrie.
« Design et Technologie. Samy Sagol, juif d’origine Irakienne, l’homme derrière Keter plastique et sa chaise emblématique est devenu milliardaire… et aussi très généreux ».
Généreux car, grâce à sa fondation, il finance des centres de recherche du monde médical de l’Université de Tel-Aviv. Aujourd’hui nous allons parler de Keter Plastic, leader israélien du secteur du plastique.
UNE INDUSTRIE ISRAELIENNE. PLASTIQUE.
En Israël, l’industrie du plastique fait travailler environ 25 000 personnes, 400 entreprises, avec un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros par an, en plus de représenter 5-6 % du PIB national.
A. L’HISTOIRE DE KETER. Fondé en 1948 dans un petit atelier de Jaffa, Keter est devenu, grâce à une innovation forcenée, le plus grand fabricant de meubles d’intérieur et de jardin en résine du monde.
Ses produits vont de l’abri de jardin aux armoires de salle de bain, en passant par des jeux d’extérieur pour les enfants. Keter a construit plus de 30 usines en Israël, en Europe et aux Etats-Unis.
Ma première rencontre avec Sami Sagol a eu lieu dans son QG (Quartier Général) « spécial » de sa firme. En effet son bureau se trouve littéralement au centre de son « Innovation et Creative centre ». Des équipes de jeunes créatifs israéliens développent des produits dans une sorte de « Lab » ouvert. Samy Sagol vit au coeur de ce centre et se trouve donc en interaction complète avec des équipes de créatifs. Dans son bureau un énorme écran digital branché sur le cours de la bourse de Tel-Aviv, Londres, Wall-Street à New-York.
Il y a huit ans, Sami Sagol (78 ans), ex-proprétaire de Keter (Chiffre d’affaires annuel de +1 milliard de dollars) et ex-Président de la CCIIF à Tel Aviv, avait trouvé un acheteur pour Keter Plastic. Le prix de vente de sa société était de 1,5 Milliard de $. L’acheteur était BC Partners
Samy Sagol avait reçu un trophée de la Chambre de Commerce France-Israël, pour l’acquisition de la société française ALLIBERT.
ALLIBERT produit une grande diversité de boîtes et malles de rangement pratiques, des poubelles, des paniers à linge, des seaux, des bassines, des accessoires de cuisine et des rangements à tiroirs.
Sami Sagol avait été également honoré du Prix d’Economie Hugo Ramniceanu. Le Prix d’Economie récompense les innovations dans les domaines de l’économie, de la technologie et de la recherche et développement en Israël.
Le choix du prix s’était porté sur Sami Sagol pour “sa contribution au progrès industriel et économique d’Israël; pour son soutien aux initiatives culturelles et éducatives communautaires, pour son aide financière aux sociétés israéliennes ; pour ses opérations publiques en faveur des enfants, adolescents et étudiants et pour son dévouement et son implication en tant que Président–Directeur–Général du Groupe Keter Plastic qu’il a transformé d’une société locale de biens de consommation en firme internationale.”
B. LA CHAISE KETER. La chaise en plastique Keter est la chaise la plus vendue du pays et elle est devenue indispensable à chaque événement, fête ou espace public. Elle est même devenue une icône culturelle locale et, comme tout symbole national, elle suscite la controverse. « La chaise Keter est le genre de produit que nous aimons détester », explique la conservatrice du musée du design de Holon. « D’un côté, elle suscite beaucoup d’affection. Elle nous attire parce qu’elle nous est familière. On pourrait dire que c’est notre maison.
Nous savons ce que c’est, d’où ça vient et c’est partout. D’un autre côté, il ne peut pas être réparé et il pollue l’environnement. À un moment donné, il est devenu le symbole de tout ce qui est mauvais ».
Qu’y a-t-il donc de si spécial dans cette chaise qui fait partie de notre paysage ? Une chaise monobloc est une chaise en plastique qui a été coulée et moulée. Sa particularité réside dans son processus de production : des granulés de plastique sont versés dans une machine à injection où les matériaux sont ensuite chauffés et injectés dans un moule fermé ayant la forme d’une chaise. Elle ne nécessite aucun assemblage. Elle est légère et peut être empilée. Elle est bon marché et durable – la définition même du design fonctionnel dans le dictionnaire.
« Cette chaise constitue une rare réussite en matière de design, avec un minimum d’efforts et un maximum de résultats ». La première chaise Monobloc a été produite en Israël en 1985, lorsque le producteur de plastique Keter est entré sur le marché des produits de grande taille en produisant des meubles en plastique en masse.
Il ne faut que 30 secondes pour injecter une chaise Monobloc Keter et 800 000 chaises de ce type sont vendues chaque année. Il est difficile d’imaginer Israël avant la chaise Monobloc, la chaise la plus vendue en Israël depuis 25 ans. Lorsque Keter a lancé la chaise pour la première fois dans les années 1980, il a fallu « éduquer » le marché.
« Nous avons dû convaincre les gens qu’ils pouvaient s’asseoir sur des chaises en plastique ». Même le groupe Keter, qui est aujourd’hui une entreprise internationale vendant des produits dans le monde entier, affirme qu’il s’agit d’un produit entièrement israélien : « Nous ne pouvons pas le vendre dans d’autres pays », déclare Eliyahu. Elle doit son succès commercial aux institutions : On la trouve dans toutes les manifestations culturelles, les synagogues, les cérémonies d’État, les hôtels et les cimetières. Empiler les chaises à la fin d’une cérémonie est une sorte de rituel israélien.