Le jeudi soir, veille de shabbat à Tel-Aviv au milieu de l’agitation de la fête des jeunes profanes, on peut voir des jeunes gens s’agiter autour d’un véhicule. Mais ceux-ci sont particuliers. Portant des tzitzis, ce sont des hommes religieux qui sautent, dansent, chantent avec presque autant de ferveur et d’énergie que des amateurs de rave party et ils sont des membres du mouvement Breslev.

Ces sorties nocturnes et musicales sont fréquentes pour eux. Elles sont, à chaque fois, l’occasion de répandre de la joie, du bonheur, des CD, des livres (forcément religieux) et de faire connaître leur communauté inspiré le rabbi Nahman, maître à penser d’un courant hassidique fondé dans la ville d’Ouman en Ukraine, à la fin du XVIIIe siècle et où a vécu le rabbin.

L’essentiel de ses enseignements consiste à exiger des fidèles de se mettre au service de Dieu dans la joie et l’allégresse et lors des virées des adeptes à Tel Aviv, un camion est chargé de « goodies ». Autant d’autocollants, de cartes et autres supports à la gloire du rabbin qui sont distribués, généreusement et avec le sourire, aux curieux et aux amateurs de danses endiablées tentés de s’approcher du véhicule pour se déhancher.

«Nous sommes des religieux orthodoxes », lance en riant Yoni avant de reprendre le refrain à la gloire du saint homme. «Mais notre devoir est de profiter du moment présent sans se soucier des malheurs. L’optimisme est notre règle. »

«Un Breslev n’est pas détaché du monde. Au contraire ! » explique Yéonathan, un de ces adeptes qui aime à se définir comme un «Hébreu» plutôt que religieux ou orthodoxe.

 «Nous sommes observants des règles et des commandements, un peu comme l’étaient les anciens. Je suis dans une quête. D’ailleurs, notre devoir c’est d’aimer l’autre comme nous-mêmes. Ici, la situation est compliquée. J’ai choisi de ne pas ignorer les Palestiniens et les Arabes. Ils vivent parmi nous et je prends le temps de leur parler pour échanger les points de vue… et je comprends leurs inquiétudes. » Une pratique religieuse qui apaise, réconcilie et qui ne soit pas incompatible avec la joie de vivre, voilà ce que Yéonathan a trouvé dans cette voie Breslev et dans la voix de rabbi Nahman.

 «Rabenou est un révolutionnaire de la Torah, s’enthousiasme Mickaël. Avant lui, les religieux m’angoissaient. On les voit toujours habillés de noir. Ils marchent en regardant le sol. Leurs femmes se cachent. Leurs enfants sont craintifs. Ils vivent avec la peur de Dieu. Mais ça devrait être tout le contraire ! Dieu est ton ami ! Dieu, c’est ton coworker ! Rabbi Nahman nous parle de joie de vivre. Il a proposé du coaching et du développement personnel et parlé de travail autour de la respiration avant tout le monde. Surtout, il est optimiste. Il nous enseigne le bonheur et que tout ce qui nous arrive est bien. C’est essentiel?! Dans nos sociétés, on devrait tous être sous cachetons?! Son message positif est universel.» Et ces religieux en sont convaincus : en Israël, l’avenir sera Breslev et joyeux.

Source : Le Figaro – résumé Israël Valley

 

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