L’association américaine d’économie (AEA) a annoncé mardi avoir remis à l’économiste français Gabriel Zucman la médaille John Bates Clark pour ses travaux consacrés à l’évasion fiscale et la montée des inégalités. Gabriel Zucman a mis en évidence dans son CV un prix important : « Young Economist Award, FranceIsrael Foundation ».

Ce prix est considéré comme l’une des plus prestigieuses récompenses accordée aux chercheurs en sciences économiques.

« Les recherches réalisées par (Gabriel) Zucman apportent certaines des meilleurs preuves concernant l’importance de l’évasion fiscale, forçant les économistes à reconnaître que le phénomène est plus important qu’initialement envisagé », a notamment expliqué l’AEA dans un communiqué.

François WALSCHAERTS / AFP / POOL
François WALSCHAERTS / AFP / POOL

Ses travaux ont permis de « quantifier l’importance de l’évasion fiscale et mesurer la hausse des revenus les plus élevés ainsi que des inégalités de fortune », a ajouté l’association, qui souligne que son prix « récompense Gabriel Zucman en reconnaissance de ces réalisations impressionnantes ».

« Merci à l’AEA pour cet honneur incroyable », a réagi Gabriel Zucman sur Twitter, « je suis infiniment reconnaissant aux nombreux co-auteurs, mentors, collègues et étudiants qui m’ont tellement appris et ont permis que ces recherches soient possibles ».

L’économiste français rejoint une liste prestigieuse de confrères récompensés, tels que Joseph Stiglitz ou Paul Krugman, mais également, et plus récemment, les Français Emmanuel Saez puis Esther Duflo, qui ont reçu la médaille John Bates Clark respectivement en 2009 et 2010. Plusieurs de ses récipiendaires ont également été récompensés d’un prix de la Banque de Suède en sciences économiques, surnommé le Nobel de l’économie.

Docteur en économie, M. Zucman a mené la totalité de ses études en France, à l’Ecole normale supérieure, la Paris School of Economics puis à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Sa thèse portait sur la répartition des fortunes dans le monde et a été réalisée sous la direction de Thomas Piketty. Il a rejoint la London School of Economics en tant qu’enseignant puis, depuis 2019, l’université américaine de Berkeley, en Californie.

Los d’une récente interview accordée à Mediapart, M. Zucman avait estimé que la contestation contre la réforme des retraites en France mettait également en lumière « une très forte demande de justice fiscale », jugeant que « notre système fiscal actuel (présentait) de graves injustices », avec des taux d’imposition réels moins importants pour les Français les plus riches. I24NEWS.

LE PLUS.

Gabriel Zucman et Itay Saporta-Eksten sont les lauréats du prestigieux Prix du Jeune Économiste 2020 de la Fondation France-Israël.

Chaque année, la Fondation attribue deux Prix à de jeunes économistes français et israélien dont les travaux ont acquis une renommée internationale. 

Gabriel Zucman – Lauréat français du Prix du Jeune Économiste 2021

Le professeur Zucman a fait progresser d’importants domaines de recherche et relancé, dans le processus, certains qui étaient endormis depuis de nombreuses années.

Son travail se distingue par son intêret pour des questions de premier ordre, sa créativité et sa rigueur. 

Tout d’abord, Zucman a mis en lumière un nouvel éclairage sur l’importance quantitative des paradis fiscaux. 

De plus, dans un travail conjoint avec Piketty et Saez, il a intégré l’analyse des inégalités de revenu avec les comptes nationaux et a produit des estimations de la distribution de l’ensemble du revenu national aux États-Unis jusqu’en 2013. Leur approche permet un examen attentif des différences entre les inégalités avant et après impôt et le rôle des revenus du capital et du travail dans son évolution au fil du temps.

Enfin, en collaboration avec Saez, il a avancé la mesure des inégalités de richesse. 

Pour ces contributions, il reçoit le prix France Israël du jeune économiste.

Itay Saporta-Eksten – Lauréat israélien du Prix du Jeune Économiste 2021

Le Dr Saporta-Eksten a apporté d’importantes contributions à deux domaines de recherche : le rôle du comportement des ménages dans la consommation et l’offre de travail et le rôle du comportement de l’entreprise dans la formation

productivité.

Ses recherches ont lié des éléments microéconomiques à des phénomènes macroéconomiques.

Ses recherches ont lié des éléments microéconomiques à des phénomènes macroéconomiques.

Ce travail se distingue par une combinaison sophistiquée de modèles théoriques et d’analyses empiriques.

Dans un article particulièrement influent, écrit conjointement avec Bloom, Floetotto, Jaimovich et

Terry, il documente de nouveaux faits sur les cycles économiques en utilisant des données au niveau de l’entreprise. Le document montre que les « chocs d’incertitude » sont des déterminants importants des cycles économiques et que ces chocs peuvent amener les entreprises à devenir si prudentes qu’elles rendent la politique budgétaire inefficace pour développer l’activité économique

Dans un autre article influent, en collaboration avec Blundell et Pistaferri, il développe un nouveau modèle de cycle de vie à deux revenus de consommation et d’offre de travail. Après avoir estimé le modèle, l’article détaille de nouvelles informations sur la transmission des chocs de revenus à la consommation.

Pour ces contributions, il reçoit le prix France Israël du jeune économiste.

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