Benjamin Netanyahu a restitué mercredi la somme de 270 000 dollars aux héritiers de feu son cousin et ancien bienfaiteur, Nathan Milikowsky, après un jugement rendu au mois d’octobre par la Haute cour de justice qui avait estimé que le Premier ministre devait rendre la somme provenant d’un cadeau qui, selon elle, avait été de nature illicite.
Les avocats de Netanyahu ont confirmé au contrôleur de l’État, Matanyahu Englman, que l’argent avait été bien transféré. Ce dernier a demandé que les représentants du chef du Likud apportent également la preuve de l’arrivée de l’argent sur le compte destinataire.
Le tribunal avait déterminé dans son jugement que les fonds, reçus par Netanyahu et par son épouse, Sara, pour financer leurs frais juridiques alors qu’il occupait le poste de Premier ministre à l’occasion de son dernier mandat, étaient un cadeau interdit consenti à un fonctionnaire.
Même si Milikowsky et Netanyahu étaient cousins, les intérêts commerciaux avaient été un facteur prévalent dans cette décision d’offrir ces fonds et la somme était largement au-delà de ce qui pouvait être considéré comme acceptable dans le cadre d’un cadeau de routine entre membres d’une même famille, avaient estimé les magistrats.
Au mois de janvier, la Haute cour avait rejeté une demande soumise par Netanyahu qui réclamait une audience supplémentaire sur son affaire.
Milikowsky avait donné à Netanyahu 300 000 dollars en 2017 et en 2018 et il avait été ultérieurement remboursé à hauteur de 30 000 dollars. Milikowsky s’est éteint en 2021 à l’âge de 78 ans.
La coalition a proposé, au début de l’année, un projet de loi qui permettrait aux fonctionnaires de conserver l’argent qui leur est offert pour couvrir des frais médicaux et juridiques – et qui aurait permis à Netanyahu de garder les fonds.
Le travail sur la loi sur les cadeaux a été reporté à la prochaine session de la Knesset qui doit commencer le 30 avril, suite à une menace d’obstruction parlementaire de la part de l’opposition et suite à des informations portant sur de lourdes pressions de la part des députés de la coalition.
Le texte de loi a été éreinté par les critiques, qui ont estimé qu’il avait été taillé sur mesure pour s’adapter aux besoins personnels de Netanyahu. Il a été rejeté par le bureau de la Procureure générale qui a estimé qu’il « ouvre la porte à la corruption dans le service public tout entier ».
Dans un cas similaire, les magistrats avaient affirmé, l’année dernière, qu’un prêt à hauteur de deux millions de shekels que Netanyahu avait obtenu auprès du magnat de l’immobilier Spencer Partrich était un cadeau interdit mais qu’il pourrait être remboursé conformément à l’accord conclu entre les deux hommes et sous la supervision du contrôleur de l’État, dans la mesure où il avait été approuvé par le contrôleur de l’État et par la procureure-générale.
Netanyahu doit aussi répondre de fraude et d’abus de confiance dans un dossier impliquant des cadeaux illicites reçus par d’autres bienfaiteurs fortunés, une affaire qui lui vaut d’être actuellement traduit devant les juges.
Netanyahu, pour sa part, ne cesse de clamer son innocence et nie toute malversation.