Celui qui fut aussi ministre de la culture s’est éteint à l’âge de 81 ans. «François Léotard a servi l’État et porté une grande idée de la culture». C’est sur Twitter qu’Emmanuel Macron a annoncé ce mardi la mort de l’ancien ministre de la Culture puis de la Défense dans les gouvernements de cohabitation sous François Mitterrand. Celui qui fut aussi maire de Fréjus et député du Var, mais surtout une figure de l’UDF, s’est éteint à l’âge de 81 ans.
Un enfant de la balle parti en politique pour laver l’honneur de son père
Né le 26 mars 1942 à Cannes dans une famille de sept enfants, François Léotard fut ministre de la Culture et de la Communication de 1986 à 1988 dans le gouvernement de Jacques Chirac, puis ministre de la Défense et ministre d’État de 1993 à 1995 dans celui d’Édouard Balladur. Il a aussi été président du Parti Républicain, puis de l’UDF de 1996 à 1998. Il s’engage en politique en partie pour laver l’honneur de son père : maire de Fréjus de 1959 à 1971, il avait été vivement critiqué à la suite de la rupture du barrage du Malpasset qui avait fait 423 morts en 1959. À 22 ans, François Léotard entre au séminaire mais renonce au bout d’un an et part au Liban comme coopérant. À son retour, il intègre l’ENA, où il fonde la première section syndicale CFDT. Ayant rejoint la droite giscardienne, il est élu maire de Fréjus (1977-97) puis député UDF du Var.
Un esprit libre et d’engagement
«Avec sa disparition, nous perdons un esprit libre, un homme de livres et d’engagement. Son Var natal, la France qu’il a défendue, la République qu’il aimait éprouvent aujourd’hui une grande perte», a déploré le président de la République. Tout au long de sa carrière politique, François Léotard a tenté d’imprimer le modèle libéral, en vigueur outre-Manche et outre-Atlantique dans les années 1980 à la mode française. Il entrainera d’autres figures comme Alain Madelin, Gérard Longuet, Jacques Douffiagues ou Claude Malhuret, un petit groupe surnommé alors la «bande à Léo». En 1995, il soutient Edouard Balladur dans la course à l’Élysée.
Il avait quitté la vie politique qu’il ne supportait plus
Ce hussard de la politique, incisif et sportif, en qui beaucoup voyaient un présidentiable , avait quitté la politique dans les années 2000. François Léotard expliquera ensuite qu’il «ne supportait plus» le monde politique, son aspect «prostitutionnel», fait de «flatterie» et de «mensonge», qu’il lui fallait retrouver «son propre langage». Bon connaisseur de la bible , il avait donc choisi le calme de l’introspection. François Léotard a également connu des déboires avec la justice. En 2021, il est condamné à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d’amende pour «complicité d’abus de biens sociaux» dans le cadre du volet financier de l’affaire Karachi. En 2004, il avait déjà été condamné à dix mois de prison avec sursis pour «financement illégal de parti politique et blanchiment de capitaux».
Un ami vrai d’Israël et du Peuple Juif
En 2019, dans l’une de ses dernières interviews François Léotard avait rappelé à nos confrères d’I24News son attachement à la communauté juive et à Israël. C’était aussi un habitué des studios de Radio J. J’avais eu l’honneur et le plaisir de l’accompagner dans plusieurs de ses voyages en Israël dans lesquels il témoignait de son admiration pour ce jeune pays. « J’étais le seul et le premier des ministres français de la Défense à aller en Israël. Je crois que notre véritable allié c’est Israël. Parce que nous partageons beaucoup de convictions communes, nous avons les mêmes racines et en même temps nous avons été à plusieurs reprises dans la même situation », avait -t-il déclaré. « Je pense qu’il faut que l’on retrouve avec Israël des liens particuliers », avait-il ajouté. Radio J présente ses condoléances attristée à la famille de François Léotard.
Michel Zerbib
RADIO L.