“Détérioration de la gouvernance” : Moody’s abaisse les perspectives économiques d’Israël.
Après des mois de contestation inédite contre la réforme judiciaire du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’agence de notation internationale Moody’s a revu à la baisse, le 14 avril, les perspectives économiques de l’État hébreu. Un coup de tonnerre et une sonnette d’alarme, explique le journaliste Sami Peretz dans “Ha’Aretz”.
La décision de l’agence internationale de notation Moody’s de revoir à la baisse les perspectives économiques en Israël “ne laisse aucun doute quant à la grave détérioration […] de l’économie israélienne au cours des mois qui ont suivi le lancement par le ministre de la Justice, Yariv Levin, de sa réforme judiciaire destructrice”, déplorait dimanche 16 avril le journaliste Sami Peretz dans le quotidien israélien Ha’Aretz.
Deux jours auparavant, Moody’s abaissait – pour la première fois depuis des années – les perspectives économiques d’Israël de “positives” à “stables”, évoquant la “détérioration de la gouvernance en Israël” après des mois d’une contestation sans précédent contre la réforme en – qui confère plus de pouvoir aux élus au détriment de la justice et est perçue par ses détracteurs comme une menace pour la démocratie dans le pays.
L’agence a toutefois maintenu la note souveraine du pays à A1, évoquant notamment “une forte croissance et une amélioration de la solidité budgétaire”.
“Moody’s n’est pas l’opposition”
Le mois dernier, Moody’s avait déjà mis en garde contre le projet de refonte judiciaire – mis en suspens fin mars – affirmant qu’il “affaiblirait considérablement la force du pouvoir judiciaire et serait négatif” sur le plan économique.
“Moody’s ne nous apprend rien que nous ne sachions déjà et dont le gouvernement n’ait pas déjà été averti, mais les déclarations de l’agence ont beaucoup d’impact. Moody’s n’est pas l’opposition, ni les anarchistes et les réservistes refusant de servir, mais des observateurs objectifs”, a ainsi commenté Sami Peretz.
Les manifestations de masse hebdomadaires se sont poursuivies même après que Nétanyahou a suspendu la législation fin mars pour ouvrir la voie à un dialogue avec l’opposition.
Mais le journaliste estime que la recherche d’un compromis est vaine, notamment après la décision de Moody’s. “Si le Premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a le moindre sens des responsabilités et la faculté de jugement, […] il doit dire au président Isaac Herzog que ses efforts de médiation pour résoudre la crise constitutionnelle d’Israël […] ne sont plus nécessaires depuis qu’il (Nétanyahou) a pris la décision de mettre (la réforme judiciaire) au placard.”