Les accords d’Abraham à l’épreuve.
Depuis la formation du gouvernement de Nétanyahou, les pays arabes ayant conclu les accords de normalisation avec l’État hébreu en septembre 2020 – Émirats arabes unis en tête – sont dans l’embarras, alors que les actes et les paroles de défiance des ministres israéliens d’extrême droite à l’égard des Palestiniens se succèdent, souligne “L’Orient-Le Jour”.
L’épisode aurait pu mettre à mal la normalisation arabe avec Israël. Dimanche 24 mars, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a nié lors d’une conférence à Paris l’existence d’un “peuple palestinien”, du haut d’un podium flanqué d’une carte du “Grand Israël” incluant la Jordanie voisine.
Il n’en a pas fallu plus pour que l’ambassadeur israélien à Amman soit convoqué, le royaume de Jordanie estimant que cela constituait une violation du traité de paix signé en 1994 avec l’État hébreu. Mercredi dernier, le Parlement jordanien votait ainsi une recommandation au gouvernement d’expulser le diplomate israélien. Rien d’inhabituel pourtant, Amman entretenant depuis des décennies une paix froide avec son voisin.
Plus inquiétant pour Israël : la volonté esquissée par les Émirats arabes unis (EAU) de réduire leur présence diplomatique dans le pays, selon le média saoudien Elaph. C’est la première fois qu’Abou Dhabi, fer de lance de la normalisation arabe [avec l’État hébreu], remettrait en question ce partenariat stratégique.
Abdulkhaleq Abdulla, professeur émirati de sciences politiques, qui par le passé a désapprouvé la normalisation, affirme : “Notre relation avec Israël représente en elle un certain fardeau. Si ce fardeau devient trop lourd, les EAU se doivent de reconsidérer cette relation.”