« Si vous êtes un chrétien vivant au Moyen-Orient, il n’y a qu’un seul endroit où vous serez en sécurité », avait dit le Premier ministre Benjamin Netanyahu, prenant la parole devant les sionistes chrétiens de Rio de Janeiro, au mois de décembre 2018. « Il n’y a qu’un seul endroit où la communauté chrétienne est prospère, florissante, croissante. Cet endroit, c’est l’État d’Israël ».

Cette affirmation de Netanyahu est d’ailleurs un élément central de l’image présentée par les responsables du pays lorsqu’ils s’adressent au public occidental.

Avant les fêtes de Noël, l’année dernière, le compte officiel d’Israël, sur Twitter, avait posté une vidéo montrant le chef du bureau de la diplomatie numérique au sein du ministère des Affaires étrangères, David Saranga, en train de faire « une promenade magique de Noël » à travers la Vieille Ville de Jérusalem.

Une image de coexistence saine qui est aujourd’hui fortement mise à mal par les expériences vécues par les responsables chrétiens de Jérusalem eux-mêmes. S’ils reconnaissent qu’aucune initiative organisée ou gouvernementale n’a été prise à leur encontre, les ecclésiastiques, dans la Vieille Ville, racontent un climat de harcèlement et d’apathie des autorités qui ne cesse de se détériorer davantage et la crainte croissante que les mésaventures dont ils sont victimes – crachats, actes de vandalisme – ne se transforment à terme en incidents aux conséquences beaucoup plus graves.

Et alors que Netanyahu est d’ores et déjà au cœur de l’attention de ses alliés occidentaux en raison de ses politiques mises en œuvre à l’égard des Palestiniens et de son initiative de réforme judiciaire, la sécurité de moins en moins assurée des chrétiens – ou, tout du moins, des responsables de l’église qui diffusent ce narratif – pourrait devenir un nouveau problème diplomatique préoccupant pour le gouvernement israélien.

La marche des élèves

Vendredi, des centaines d’enfants des écoles catholiques de Jérusalem se sont livrés à leur défilé traditionnel le long de la Via Dolorosa, comme ils le font chaque année pendant les 40 jours du carême.

Les élèves sont partis de l’église de la Flagellation, la deuxième station du chemin de croix, portant tous les même foulard rouge identique qui arborait l’image d’une statue brisée de Jésus, à l’image de celle qui avait été vandalisée par un touriste juif américain dans l’église au mois de février dernier.

La marche, à laquelle ont pris part les deux représentants les plus influents du catholicisme en Terre sainte — le patriarche Pierbattista Pizzaballa et le custode de Terre sainte, Francesco Patton — ne s’est pas limitée à protester contre cet incident en particulier.

« Nous sommes horrifiés et nous sommes blessés par les nombreux incidents de violence et de haine qui ont récemment pris pour cible la communauté catholique en Israël », a dit Patton, connu également sous le nom de custode.

Il a cité plusieurs incidents « graves », selon lui, qui sont survenus ces dernières semaines, ajoutant avec assurance que « ce n’est pas une coïncidence qu’ils soient arrivés précisément maintenant ».

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