Au sud d’Israël, le désert du Néguev est un laboratoire du réchauffement climatique. Cette région très chaude et très aride connaît un boom étonnant. Des start-ups y développent des technologies de pointe pour lutter contre le gaspillage d’énergie. L’occasion pour certains d’expérimenter un nouveau mode de vie.

Par exemple, en plein désert, un vignoble surgit des sables. Il y a 24 ans, Eyal Izraël a acheté une parcelle de terrain dans cette région aride du sud d’Israël, où la moyenne des températures tourne autour des 30 degrés durant six mois de l’année.

« Il n’y avait rien du tout, ni route, ni eau, ni électricité, ni bâtiment. Il a fallu tout commencer depuis zéro », se rappelle-t-il.  Comme il pleut seulement cinq jours par an, les raisins luxuriants poussent donc presque sans eau, grâce à un système d’irrigation au goutte-à-goutte inventé dans un kibboutz voisin. Car ici rien ne se perd. Dans une mini-station d’épuration biologique, Eyal recycle les eaux usées de son domicile et des chambres d’hôte de son vignoble.

« Nous avons toujours économisé l’eau ici parce que nous sommes obligés d’irriguer et donc cela coûte très cher de cultiver. Mais maintenant, avec le réchauffement climatique, cela devient un avantage parce que nous sommes déjà préparés à cette réalité », explique celui qui a fondé le vignoble Carmeï Advat.

Le Néguev a appris à tirer parti de son climat extrême. Des champs de panneaux solaires parsèment tout le territoire. En 2018, c’est même une centrale électrique solaire qui a été inaugurée. Au total, ce sont 50.000 miroirs qui reflètent les rayons du soleil sur une tour, dont le générateur fournit assez d’électricité pour une ville de 120’000 habitants.

Dans le Néguev,  on retrouve également une université, où des ingénieurs inventent des technologies destinées à sauver une planète en surchauffe.

La start-up Thermoterra, par exemple, conçoit actuellement un mur intelligent doté d’un système de climatisation fonctionnant presque sans énergie. « Il tire son énergie des variations des taux d’humidité entre le jour et la nuit ou entre les saisons. Cette énergie est ensuite stockée dans une matière naturelle qui peut ensuite se refroidir ou réchauffer la maison », explique Drod Tsori, co-fondateur de l’entreprise.

Les conditions difficiles, chaleur et sécheresse essentiellement, favorisent même l’éclosion de villages et de quartiers automones. « Ici, toute notre électricité vient de ces panneaux solaires sur les toits, et nous purifiions nous-mêmes notre eau potable », explique Itamar Lober, porte-parole du quartier de Dimona. « Aujourd’hui, les gens vivent dans l’abondance, avec des voitures, des tas de vêtements, etc. Ici, il y a quelque chose de beaucoup plus simple, de plus vivant, de plus naturel. Ce n’est pas que les gens vivent dans la pauvreté. Ils profitent de la vie, mais en respectant l’environnement », conclut-il.

Source : RTS & Israël Valley (résumé)

https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13815063

 

 

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